"stranger" maeve

Un peu trop de nouvelle d’un coup, et peu de temps pour tout assimiler, j’avais besoin d’un peu de temps pour tout accepter, pour tout comprendre aussi. Et j’avais besoin d’air. Il devait être 16 heures, tout au plus lorsque je me retrouvais dans la rue, pas très loin de l’université de San Francisco d’ailleurs et je marchais sans réellement prendre garde à ce qu’il y avait autour de moi, ni à ce qui se passait. Je sus à peine éviter un regroupement de personne entrain de regarder je ne sais quoi. Je marchais, la tête baissé, bien loin du masque d’assurance que je pouvais avoir, bien loin de l’image d’homme sur de lui que j’avais l’habitude d’arborer. J’avais besoin de me retrouver et m’isoler chez moi n’aurait servit à rien, pas plus que la musique pour une fois. Je ne me voyais pas enfoncer le moindre clou, j’avais besoin de pouvoir réfléchir, mais j’avais surtout besoin d’avoir du monde autour de moi, de me sentir humain comme les autres, intégrer. J’avais besoin de ne pas être isolé. J’avais besoin de sentir la vie se faire et se défaire autour de moi, mais certainement pas de rester seul.

Finalement, ce qui avait du arriver arriva, et je bousculais un peu trop violemment quelqu’un qui manqua de perdre l’équilibre et de se retrouver sur le sol. La rattrapant du justesse, il me fallut quelques secondes pour réaliser qui je tenais. Enfin pour réaliser que je connaissais la personne surtout. Une amie de ma soeur, que j’avais vu les rares fois ou j’avais croisé quelqu’un de ma famille d’ailleurs, et je mis quelques seconde à retrouver son nom, car l’appeler M n’allait pas suffire. Quand je fus sur qu’elle puisse tenir debout sans aide, je lâchais son bras, lui souriant quelque peu faussement pour éviter de passer pour un connard devant une amie de ma soeur, j’ouvris la bouche pour m’excuser, bien qu’entre nous, je m’en fichais un peu, « Désolé, je ne regardais pas ou j’allais. », j’étais trop préoccupé par ce que je faisais, par mes pieds pour m’occuper des autres. Et je ne pouvais encore une fois pas manquer d’éducation, sinon j’allais quelques peu en entendre parler. « Ma… Maeve c’est ça ? », demandais-je alors que je n’étais pas spécialement sur d’avoir mit le doigt sur son prénom. Enfin j’étais presque sur que c’était ça, mais de mémoire elle était Anglaise, ou Irlandaise et ils avaient tous des noms un peu bizarre qui manquaient souvent de cohérence.

Une envie de reprendre la route se fit sentir, mais je craignais qu’elle ne le prenne mal, quoi que je ne connaissais absolument pas cette fille et qu’il était fort possible qu’elle ne s’en offusque pas non plus, « Ca faisait un bout de temps ! », trois, quatre mois, un truc comme ça ? Bon, je me souvenais déjà d’elle c’était une bonne chose, et je n’avais pas non plus essayé de me la serrer, ce qui en était une autre bonne. Je rêvais en quelque sorte qu’elle est quelque chose à faire et que la conversation ne s’éternise pas, car moi, de toute évidence, je n’avais rien à faire et je ne pourrais pas prétendre le contraire. Quant à créer quelques relations sociales, j’aurais pu y penser, mais c’était sans doute trop me demander.