Sortir était réellement une épreuve. Nolen me nourrissait, mais c’était souvent limite et je ne pouvais pas lui en vouloir et j’allais devoir m’y habituer. Le sang en poche n’était pas frais, il comblait partiellement, ou pas assez longtemps, mais je ne pouvais plus prendre à la source. Mon travail à la maison ou avec Nolen commençait lentement à me faire gagner des minutes de contrôle, mais ce n’était pas encore suffisant. C’était juste assez pour l’effleurer lui et je ne me risquais avec l’homme uniquement car je savais qu’en cas d’échec, il pouvait se soigner. Pour le reste, j’avais retrouvé l’Occultiste qui travaillait au musée, celui qui avait failli me tuer et il s'avérait qu’il était doté du même pouvoir que le mien. Il pensait comme Grace, par la violence et je savais qu’il se maîtrisait, seulement ses méthodes étaient à des années lumière de celle de Nolen. Alors j’évitais de le voir, je me concentrais sur l’homme qui passait beaucoup trop de son temps à vouloir ne plus faire de moi un monstre.Sortir était réellement une épreuve et c’était bien la faim et la peur de blesser des gens qui en était la cause. Pourtant je devais sortir, car je voulais faire plaisir à l’homme, je voulais lui apporter quelque chose, une attention comme il prenait sur lui de le faire avec moi.

J’avais donc demandé au gardien et il m’avait parlé d’une petite pâtisserie non loin d’ici, visiblement les gâteaux et chocolat que l’on trouvait la-bas étaient des plus plaisant et l’idée d’apporter ça à Nolen fini par me plaire. Seulement je ne voulais pas croiser trop de monde, alors j’avais attendu que la journée passe pour finalement sortir. J’avais rejoins l’adresse indiqué et profité que l’unique client sorte pour rentrer dans rien abimer. L’odeur était agréable, mais c’était le sang de cet homme qui demeurait le plus captivant. Secouant alors la tête, je m’étais simplement avancé vers lui en essayant au mieux de sourire, bien que je manque sérieusement de conviction. « Bonsoir. », l’endroit devait fermer d’ici quelques minutes, et au vu de ce qu’il restait dans les présentoires, l’homme avait commencé à préparer sa fermeture, ce qu’on ne pouvait pas lui reprocher, mais ça laissait beaucoup moins de choix. « Euh, vous pourriez me conseiller sur quelque chose ? » demandais-je en retenant très sincèrement à toute trace d'arrogance de prendre le dessus. L’homme était la pour ça de toute façon. Un homme assez grand d’ailleurs, un peu comme moi, sauf que lui n’avait pas la tête d’un drogué en manque, certes je doutais de pouvoir croiser un Altéré ici, mais c’était en voyant des humains que je réalisais combien j’étais marqué par l’absence de sang régulier. L’abondance n’était plus de mise et j’allais payer, mes nouvelles résolutions jusqu’à m’y habituer.