| | | Posté le Ven 22 Mar - 9:04 |
| La chance m’a sourit ces dernières semaines. Ma reprise d’études se passe bien et j’ai énormément progressé en terme de rééducation. Je suis donc plus libre de mes mouvements désormais. J’ai aussi gagné du temps pour moi, pour mes loisirs. Je me sens un peu plus dans la norme. J’ai même repris la cuisine et les pâtisseries. D’ailleurs je suis en train de faire des muffins végétaliens et même pour mon ingrat de frangin que j’ai prévu d’aller voir pour lui montrer mes progrès. Je ne lâche pas le morceau, j’ai toujours cet espoir qu’il redeviendra le Tommy que j’ai toujours connu et que de me voir progresser et redevenir celle que j’étais l’aidera à déculpabiliser.
Je soupire alors que je fais tomber mes béquilles une fois de plus. Quelque part cela me fait également travailler les mucles et l’équilibre chaque fois que je dois les récupérer mais je suis tellement maladroite… c’en est affligeant ! Enfin, je finis par réunir les gâteaux dans un tupperware et retourne devant mon ordinateur histoire de naviguer de ci de là en attendant que cela refroidisse et que Chris arrive pour m’emmener chez Tommy. Il faut également que je prépare ce que je vais dire…
Mais toutes ces bonnes résolutions s’envolent alors qu’une video sur youtube s’impose à mes yeux… Cet homme.. ces … non ? Ni une ni deux je ferme l’ordinateur alors que mes pensées tourbillonnent mettant toutes les informations en place et comprenant l’histoire. « Je vais le tuer » je gromelle pour moi-même. D’ailleurs, quand Chris arrive je ne pipe pas mot, je me contente de l’embrasser sur la joue et de partir directement m’installer dans la voiture. Je lui demande de ne pas me poser de question car je n’ai pas envie de lui mentir.
A destination, je lui offre tout de même un sourire car je l’aime bien Chris, il est toujours là pour moi et je monte aussi vite que ma condition m le permet avant de tembourriner à la porte du domicile de Tommy.
« Tommy je sais que tu es là ! Ouvres ! » dis-je avec véhémence.
Je dois bien avouer que je trépigne d’exprimer mes idées à voix haute, de lui faire la morale et de lui donner un coup de béquille. Cela fait des mois que je ressasse ce que je sais, que j’analyse les situations, puis il y a eu cette tempête avec des événements encore plus étranges les uns que les autres, mais non, toujours l’on m’a gardé de côté, toujours avec des explications bancales, surement parce que je suis la diminuée de la famille et des amis. Si vous saviez à quel point c’est frustrant, énervant et décevant d’être prise pour une imbécile ! Plus que jamais j’ai besoin d’être traitée normalement, mais tout le monde me couve. J’ai envie de hurler, de craquer, de cracher toute la colère qui me gagne jour après jour. |
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Date d'inscription : 03/07/2018 Messages : 1105  | | Posté le Mar 2 Avr - 11:49 |
| Une journée sans Nolen ce n’était pas la mort, ça me permettait surtout de m’entrainer sur des choses simples, comme me laver dans casser la douche, m’habiller, faire la vaisselle, le ménager, bref toute les choses débiles qui devenaient impossible quand un contact trop appuyé devenait le meilleur moyen de réduire le monde autour de nous en cendre. Bon, j’avais su enfiler un boxer et un jogging en sortant de la douche et rien n’avait été détruit jusqu’à présent, j’avais même réussi à faire cuire des oeufs et même me servir un verre de sang quand on se mit à toquer à ma porte comme un malade. Et là… Le stresse était la pire des choses en cet instant car plus je paniquais, moins je pouvais toucher mon environnement, pire encore lorsque je reconnus la voix. Anya, qu’est-ce qu’elle foutait là ? Pourquoi elle voulait me voir ? Car peut-être que la dernière fois j’avais vomi du sang et que j’avais bien cru mourir. Elle me pouvait pas défoncer la porte après, il suffisait de faire comme si je n’entendais pas… Enfin si elle pouvait la défoncer, il suffisait de pousser dessus pour que la réparation de fortune finisse par lâcher. Putain j’étais dans la merde… Laissant les oeufs dans la poêle, je jetais une paille dans mon verre avant de boire le plus vite possible. Au moins je n’aurais pas envie de m’en prendre à elle comme ça, mais encore fallait-il que je puisse effacer les preuves une fois tout le breuvage bu… Ce qui serait moins évident, mais j’y arrivais, après avoir ouvert l’eau avec un coup de coude, le rouge carmin de ce qui me maintenait en vie disparu au profit d’une eau plus clair et cristaline.
Vérifiant rapidement que rien d’autre ne pourrait me trahir, je m’approchais de la porte, prenant une grande inspiration avant de donner un léger coup sur la poignet pour ouvrir cette dernière. M’éloignant alors, je dis avec le plus de détachement du monde, « Tu peux fermer la porte derrière toi. », porte marbré par de large rayures noires trahissant la noirceur de ce nouveau pouvoir. Mon appartement était en ruine, quoi que tout avait été plus ou moins rangé et remis en place pour sembler moins… Chaotique, mais pour être déjà venu chez moi, la destruction ne ferait aucun doute. « Que me vaut le plaisir de ta visite grande soeur ? », demandais-je en tachant d’être détaché. Il suffisait juste de me convaincre que tout irait bien pour que ce soit le cas. Pour que tout aille bien. Garder des distances, lui parler… Ah et parler de tout et de rien aussi.
« C’est cool, tu peux de nouveau marcher ! La rééducation a pas été trop dure ? », je sais, j’aurais pu appeler, mais je n’avais pas vraiment de téléphone en état et puis le principale c’était de s’en intérésser un jour non ? Comme là. Alors tout irait bien, on allait parler et elle partirait et le monstre en puissance que j’étais n’aurait pas à se remettre une nouvelle fois en question. J’étais en train de m’en sortir, grâce à Nolen, peut-être que j’y arriverais, il ne fallait pas un nouveau drame pour ruiner ma vie.
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