Trainer au lycée était assez inhabituel pour moi, mais on m’y avait envoyé, me faisant prétexter une visite de courtoisie pour garder une main crédible sur les lieux. Parler aux professeurs, au conseiller, tout ça c’était du flanc, bien sur que j’étais heureux de revoir ces gens, mais je n’étais absolument pas venu donné des nouvelles. Il y avait pas mal de rumeurs qui circulaient ici, en grande partie à cause de ce putain de blog et ces articles faisant passer mon monde pour un fantasme qu’ils voulaient réel. Nous étions réels, mais on devait rester discret. On savait que l’auteur était à la fac, mais tout les informateurs, les personnes relayant étaient ici et dans le tas, il devait bien y avoir quelqu’un de mal à l’aise non ? C’était stupide sans doute et après une journée à trainer ici, il n’y avait rien eu, j’avais juste évité la pluie en fait. Sortant donc par le hall, je dépassais un groupe de jeune avant de traverser le parking, c’est plus ou moins à ce moment là que j’ai merdé.

Des pneus avaient crissé, une voiture venait de perdre le contrôle et dans la trajectoire deux gosses qui n’avaient rien de sportif. Un maigre du genre famélique et un plus gros qui pourrait amortir le choc et sauver son pote, mais qui mourrait sans aucun doute. Alors sans vraiment réfléchir, je franchis la distance qui me séparait d’eux pour me retrouver devant ce qui aurait du être leurs futurs cadavres et là… Je n’aurais jamais du être là, on protégeait les humains, mais pas contre la conneries des autres de leurs espèces. On les protégeaient pas non plus d’eux-même et ça me semblait injuste en cet instant que ces deux gosses meurt. Ce qui l’était pourtant bien plus était de m’être interposé entre eux et une voiture pour en encaisser le choc. C’était douloureux, j’avais certes la force pour stopper la voiture, mais je n’étais pas infaillible, je pouvais me blesser et saigner.

À l’impact la carrosserie c’était plié, enfonçant le porte dans l’habitacle, mais c’était tous. Elle n’avait pas touché les gosses, pas plus que le conducteur était blessé. En revanche moi, j’étais sonné, suffisamment pour ne pas penser à modifier cette réalité dans leurs esprits. La j’étais tout juste capable de les fixer avant de me remettre debout - Et réaliser par la même occasion que je m’étais écroulé -, pour m’avancer vers eux et m’assurer de leurs états, « Ça va les gars ? », c’était sans doute davantage à moi qu’il aurait fallu poser la question étant donné que je venais de me prendre une voiture et que je sentais du sang couler sur mes tempes, mais ce n’était rien qu’un Traqueur avec un don de soin pourrait traiter. En revanche l’attroupement qui avait lieu autour de moi était un peu moins discrêt, « L’adrénaline ! », répondis-je vaguement aux excuses du conducteurs qui voulait sans doute s’éviter un procès, mais que je fuyais déjà.

Ils marquaient des points, si j’étais un être humain normal je serais mort, mais ils me mentaient aussi, ça j’en étais sûr, leurs noms étaient bidons, mais je n’étais pas en état de leur souligner la maintenant. Ils étaient persuadé d’avoir une sorte de super héros devant eux et ils voulaient me protéger, défendre mon secret. C’était débile, mais c’était bien la première fois que tomber sur deux adolescents fan de science fiction m’arrangeait. Quand à me trouver des vêtements propres ? Baissant les yeux sur mon t-shirt, je bougeais douloureusement jusqu’à pouvoir le retirer et découvrir les larges hématomes se dessinant sous ma peau. Mais si c’était interne, l’arrière de mon t-shirt était quand à lui couvert de sang, comme mon jeans je supposais… Relevant les yeux vers lui, je me laissais tomber sur une chaise, le visage tordu par la douleur alors que j’essayais de les raisonner, « Qu’est-ce qui vous fait dire que je suis dans le camps des gentils ? Et que vous avez une chance de pouvoir tenir ce que vous croyez avoir trouvé ?. », je n’étais pas menaçant dans la voix, vraiment pas, mais je ne pouvais pas les laisser croire quoi que ce soit, de toute façon une fois que je serais en état, il me suffirait de revenir les trouver et faire de cette événement un vieux souvenir.

« Et vous croyez sincèrement que deux ados peuvent mettre à jour quelque chose d’aussi énorme que ça ?. », prenant une grande inspiration, j’aurais réellement besoin d’un médecin, mais de toute évidence je n’allais pas mourir et ça n’allait que les conforter dans leurs idées, « Bon c’est quoi vos vrai noms ? Ne me mentez pas, je vais le savoir. », bon pas exactement étant donné que mon don d’empathie était très irrégulier et qu’en cet instant j’avais l’impression d’avoir deux piles électriques en face de moi, mais je saurais, si je me concentrais bien. Si j’arrivais à me concentrer sans que ce bourdonnement continue de me briser l’esprit. « Au lieu de vouloir me filer des vêtements propres est-ce que l’un d’entre vous à des antidouleurs et de quoi bander mes blessures ?. », qu’on commence par la bonne chose, ils refusaient de me conduire à l'hôpital, alors il faudrait bien que j’amène l'hôpital à moi. Et puis ça m’aiderait peut-être à savoir si je pouvais leur faire confiance pour la journée et n’avoir aucun problème pour la suite. Du moins jusqu’à ce que je vienne les alléger de quelques souvenirs.