Félicitation à Ada et Morgan

Depuis la diffusion d'une vidéo montrant un homme faisant de la lumière avec ses mains se faire tuer par un autre avec un poignard, le monde s'interroge. Existe-t-il autre chose que des hommes sur terre ?
 
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 Cela fait bien longtemps (Pv Enora)

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Posté le Mer 3 Oct - 23:50
Les journées ne semblent pas si interminables quand on est moi. Parfois, on a juste besoin d'un peu de boulot, d'un bon bouquin, ou d'une envie irrépressible de dessiner. Ou alors on peut aussi se mettre à parler aux animaux, comme avec celui qui vient me rendre visite tous les jours ces derniers temps. J'avoue, ce n'est pas banal, mais je vous rassure, quand on est occultiste et qu'on possède le don de communiquer avec tout le monde, même le règne animal, disons qu'on ne se prend pas trop la tête sur ce qui pourrait être bizarre ou pas. Et honnêtement niveau bizarrerie, je crois que je décroche la palme d'or ! Après tout, entre les huit mille années et des poussières, des connaissances plein la tête et une mémoire qui ne flanche jamais. Les trucs étranges sont monnaie courante. Pourquoi je suis partie dans ce monologue ? Tout simplement parce que l'oiseau ici présent m'a en quelque sorte posé une question pour le moins étrange à laquelle je n'ai pas de réponse immédiate. Je suis donc plutôt perplexe et honnêtement, je ne sais pas trop quoi dire. Je l'ai donc laisser s'en aller avec son interrogation, qui me hante doucement mais sûrement. C'est étrange de ce sentir concerné par quelque chose comme ça, alors que ça ne nous touche même pas... Je ne sais pas trop comment prendre la chose honnêtement. Même si je le prends étonnement bien vu qu'il est quand même venu me parler à moi.

Je soupire alors que les pensées ne cessent de défiler dans ma tête. Voilà des jours déjà que je travaille sur ce livre. Une histoire étonnante et pleine de rebondissement que je dois rendre dans une bonne semaine. J'aurais bien évidemment fini d'ici-là, mais ces derniers temps, je n'ai pas envie de travailler, j'ai envie de vivre un peu ma vie. Grey m'a invité à sortir manger et pour la première fois depuis longtemps, je suis contente d'aller dehors. J'ai envie de nouveau rencontrer du monde. J'ai envie de voir l'humanité. J'ai envie de m'y mêler à nouveau. C'est tout de même étrange de se dire que le temps passe si vite et qu'on loupe tellement de chose. Nous, occultiste avons eu l'habitude de voir le monde évoluer, et pourtant, aujourd'hui, par moment, j'ai l'impression de le voir régresser. Cette sensation est plus étrange que tout le reste honnêtement, comment peut-on régresser après avoir autant évoluer ? Est-ce que l'humanité serait arrivé à son maximum d'évolution ? Je n'y crois pas. Je crois qu'au fond, je ne croirais jamais à la possibilité qu'on puisse s'arrêter d'évoluer. D'un autre côté... Je ne suis pas certaine que les nôtre évolue beaucoup. Enfin après, franchement comment évoluer dans un monde qui ne veut pas de vous pour des raisons obscures ? Et voilà que je repars dans des réflexions toutes plus dignes de philosophe miteux à ranger au placard.

Et une chose me vient en tête à ce moment-là, quelque chose que je ne pensais pas aussi violent. La pensée percute mon cortex avant de finalement dévaler dans mon corps en un long frisson d'acceptation. "Elle me manque" Et voilà qu'elle tourne, encore et encore. Créant une mélodie que je n'arrive plus à ignorer. Une mélodie digne d'une symphonie, car elle vient du cœur, du corps, de l'esprit et de l'âme. Comme un morceau qui a été arraché depuis trop longtemps et qui ne cherche qu'à retrouver son chemin. Comme une note qui n'aurait besoin que de remonter d'une octave ou deux. Comme une coiffure qui n'aurait besoin que d'un petit arrangement pour devenir magnifique. Comme une robe qui n'aurait besoin que d'un petit bout de tissu pour s'en retrouver magnifier. Et la pensée vogue encore et encore, m'entourant d'une chaleur bien connue. M'entourant de l'amour que j'ai reçu durant de nombreuses années. M'entourant d'un sentiment de bien être que j'ai besoin de retrouver. Alors je finis par me décider. Je laisse tomber mes bouquins, je laisse tomber la traduction et je me pose confortablement dans mon coin coussin. C'est un don avec lequel je n'ai pas besoin de tergiverser. Il est comme relié à mon être, relié à mon esprit et d'une pensée, je me projette vers l'objet de mes pensées. La seule personne qui me comprend mieux que moi-même.

Je m'avance tranquillement dans la pièce dans laquelle je viens d'arriver. Morceau éthéré d'un corps à des kilomètres. Morceau éthéré d'une conscience torturé par le besoin de sa présence. Je m'accroche au fait qu'elle ne doit pas être loin. Au fond, tout au long de ma vie, elle n'a jamais été loin. J'ai toujours pu compter pour elle, peu importe le pays, peu importe le moment. D'une poussée, je n'avais qu'à la retrouver pour qu'elle m'ouvre grand ses bras. J'avance encore et je peux le sentir. Le parfum de sa présence, son âme qui rejoint doucement la mienne et l'entoure de son amour. Une partie de ma vie, ma mère de tous les instants, peu importe lesquels. « Mère ? » Je l'interroge comme pour éviter de la faire sursauter. Je souris doucement. Elle n'a pas pris une ride depuis la dernière fois que je l'ai vu et cela fait bien longtemps. « Dites-moi, j'avais une question à vous poser. Un oiseau est venu me voir aujourd'hui et m'a demandé s'il était normal que son petit n'avait pas la même couleur que lui et donc de ce fait, s'il s'agissait réellement de son petit. Il m'a demandé si l'adultère existait aussi chez les animaux et honnêtement je n'ai su que répondre. Qu'en pensez-vous ? » Je lui souris, parce qu'à chaque visite, je lui sors toujours quelque chose de totalement étrange. Une question sans réponse, mais surtout sans que ni tête, avant de reprendre par la même phrase, toujours, un sourire aux lèvres. « Comment allez-vous ? »


Dernière édition par Adaline M. Coleman le Mer 17 Oct - 13:57, édité 2 fois
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Posté le Sam 6 Oct - 22:16
Assise devant mon chevalet surplombé d’un tableau vierge, je fais face à la mer, une mer agitée sous un ciel aux couleurs apaisantes.  J’aime par-dessus tout l’odeur de l’air iodé et entendre le bruit des vagues s’échouant sur le rivage. C’est d’ailleurs pourquoi, malgré ce vent prononcé, je travaille la baie vitrée ouverte sur le monde extérieur. Sur mon tableau blanc, s’étalent les premiers vestiges d’une tentative vaine pour sortir une nouvelle collection haute en émotions. Car oui, pour ma prochaine salve de vêtements femmes / enfants je souhaite tabler sur l’émotionnel, sur l’apaisement et le lien. Je pense d’ailleurs beaucoup à mes propres enfants ces derniers temps. Ils m’inspirent. Même à distance, même avec très peu de leurs nouvelles.  Mon esprit vagabonde régulièrement vers l’esprit de l’un d’eux, sans pour autant les toucher. Tous ont un don qui nous permet de rester en contact, mais cela a toujours été la même qui donnait le plus de ses nouvelles. Adaline. La plus douce, la plus pure, la plus blanche. Je ne sais pas de qui elle a hérité, mais mon enseignement et son choix de vie ont fait un parfait ménage. Je suis très fière d'elle et je pense qu’elle le sait.

Sans que je ne réfléchisse, ma main se pose contre le tableau.  Un premier trait se trace, puis un second et c’est tout une robe qui prend naissance, une robe aux couleurs du ciel, une robe d’été dans le style « empire ».  Le dessin finit, un sourire se grave sur mes lèvres. Mon regard pétillant et satisfait du résultat mais mon perfectionnisme  arrange certains détails. Le vent qui s’engouffre par la baie balaye également mes cheveux et je me dis que rajouter quelques volants légers à cette robe pourrait lui donner une allure plus aérienne, alors je reprends à nouveau le dessin. Au bout de quinze minutes, le voilà achevé et la planche posée au sol, à mes côtés. Une nouvelle, blanche, trône désormais sur le chevalet.

Je regarde à nouveau l’extérieur, le remoule des vague rythme les battements de mon cœur. Je suis dans une forme de méditation apaisante.  Mon cœur vagabonde encore vers cette fille qui me manque, cette fille qui saurait me donner son avis d’artiste.  C’est lorsque j’ouvre les yeux et que le soleil colore un peu plus l’horizon que j’entends sa voix. Je souris mais ne me retourne pas tout de suite, écoutant ses élucubrations habituelles.  Je crois que je ne m’habituerai cependant jamais à ce vouvoiement qu’elle s’obstine à conserver de son éducation lointaine alors que le monde actuel nous autorise à plus de modernisme. Moi qui tente désespérément de rester dans le modernisme pour passer inaperçu… c’est loupé avec Adaline.

Je me retourne alors que ma fille me demande comment je vais. « Je vais très bien mon enfant. Je suis ravie de te revoir » dis-je alors en souriant « Pour répondre à ta question, la notion d’adultère n’existe pas chez nos amis les animaux, en revanche, comme chez nous, certains gênes peuvent être altérés par notre environnement notamment, ce qui peut expliquer quelques différences. Nous mutons tous. Tu pourras ainsi répondre à ton ami. »

Je souris, le regard pétillant. « Et toi, comment vas-tu ma très chère fille ? Sais-tu que je pensais justement à toi en observant cet océan déchaîné contrastant sur le ciel apaisant qui le surplombe. J’ai l’impression que ce scenario nous représente toutes les deux. »

Je me lève alors, et me dirige vers la cuisine, délaissant mes deux tableaux. J’ai soif et je me sers un thé, comme je le fais régulièrement à cette heure-ci. « Quel bon vent t’amène ? » je lui demande alors curieuse, comme lors de chacune de ses visites.
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Posté le Ven 12 Oct - 11:15
Mon regard se porte sur cette pièce. Il accroche les différents changements, car malgré le fait que je ne sois pas venu depuis un moment, je n'oublie jamais rien. C'est comme si l'ancienne pièce se superposait avec la nouvelle, me permettant de voir instantanément les nouveaux détails, imprimant dans ma tête cette nouvelle pièce. Je peux voir la touche de ma mère, celle qu'elle met dans tous les endroits qu'elle habite. J'ai l'impression d'être enivrer de son parfum. L'impression d'être entouré de sa présence et de son amour. C'est un sentiment étrangement réconfortant pour une raison que je n'ai pas déterminé encore. Parfois lorsque je viens la voir, je n'ai rien en tête. J'ai seulement envie de me retrouver près de cette femme qui m'a tout appris et m'a élevé durant un millénaire. Trop émotive... probablement. Pourtant, j'en ressens le besoin. Peut-être que les autres occultistes se fichent pas mal de leur parents. Peut-être qu'elle devrait m'en vouloir d'avoir choisi la voie de la magie blanche. Peut-être qu'elle devrait m'en vouloir d'être si douce et de vouloir aider le monde envers et contre tout. Pourtant, malgré toutes mes frasques, malgré tous les problèmes que j'ai pu accumuler dans ma vie, elle est toujours resté ma mère. Peu importe avec quel angoisse je venais, elle m'a toujours accueillit bras ouvert, ne me jugeant jamais, répondant à mes demandes farfelues comme si ce n'était rien. Dans son regard, je n'ai jamais rien vu d'autre que de l'amour et de la préservation. Dans ses gestes, je n'ai jamais rien vu d'autre que de la douceur. Peut-être est-ce pour ça que je m'accroche à elle. Peut-être est-ce parce que ce monde m'effrite et qu'elle semble me réparer à chaque visite. Peut-être est-ce autre chose. Franchement qui peut bien le savoir hein ?

En tout cas, je me sens heureuse d'être ici, dans cette pièce, même si ce n'est que mon corps astrale, cela n'a pas d'importance. C'est comme un voyage, un retour aux sources. D'un autre côté, j'aurais pu me déplacer, après tout désormais, la vie nous a réunis à San Francisco. Mais parfois, mieux vaut éviter les moyens humains pour se retrouver. On ne sait jamais ce qui arriver, on ne sait jamais ce qui peut nous suivre. Dans les ténèbres de cette ville se trouvent les maux de toute une vie et plus elle est longue, plus les maux sont agressifs. Je ne veux pas qu'il l'atteigne, alors je me contente de mon don et puis au moins cela m'oblige à le travailler, d'une pierre deux coups comme on dit souvent. Je m'avance donc jusqu'à la trouver, élevant doucement la voix, l'appelant par le vouvoiement dont j'ai eu l'habitude depuis tant d'année. Je sais bien que je devrais changer. Qu'aujourd'hui, plus personne n'appelle sa mère "mère". Mais j'ai beau tenté, je n'y arrive pas. Pourtant, j'arrive par moment à la tutoyer. Avec le temps, j'imagine que ça changera. Il n'empêche que je finis par lui poser la question de l'oiseau. Étrange entrée en matière n'est-ce pas ? Et pourtant, je crois que c'est le genre d'entrée qui me correspond. Petite fille au goût particulier. Petite particule de douceur dans ce monde qui n'est que haine et souffrance. Je plains celui qui porterait le don d'empathie. Je le plains d'autant que chaque jour est un combat. Un combat duquel on ne sort pas toujours gagnant, malheureusement. Je souris donc quand elle commence à me répondre. « Ravie de vous revoir aussi. » Peut-être devais-je me laisser aller au fond.

Avec les autres, je n'ai aucun mal pour le tutoiement et pourtant quand il s'agit de ma mère, je ne peux pas faire autrement, comme un conditionnement. Je laisse tomber cette pensée pour écouter ce qu'elle me dit concernant l'oiseau. « Effectivement, j'avais bien pensé à la mutation, mais je ne comprenais pas pourquoi il en venait à parler d'adultère. Je crois que même dans leur monde, parfois, lorsque les choses ne tournent pas comme ils le sentent, la panique les emporte et ils finissent par ne plus réellement penser, juste ressentir et parler de ces ressenti. Merci, je lui dirais. Je pense que ça le rassurera. » Je l'espère en tout cas, ce serait dommage qu'il se prenne la tête pour ce genre de chose après tout. Les enfants sont notre futur et même s'il est compliqué pour nous autre, occultiste d'en avoir, il faut les protéger. Je m'approche de la peinture qu'elle a faite et souris avec douceur. « Effectivement, c'est comme si cela nous représentait. Le tumulte de votre magie et le calme de ma personnalité. C'est amusant et étrangement agréable de pouvoir poser les yeux sur cette toile. Vous n'avez pas perdu la main malgré les années, c'est impressionnant. » Et dire que mes talents en dessin se résume a recopier et encore, je n'ai rien d'une grande dessinatrice, moi, je suis passionnée par l'écriture et parfois, il m'arrive de me poser dans un coin de la ville et juste d'écrire, ce que je ressens, ce qui passe par ma tête, ce que je vois sous mes yeux, enjolivant, déformant le tissu de la réalité pour en faire autre chose. Un combat de chaque jour, épique entre la foule, les monstres de métal et l'envie de s'enfuir. Je soupire doucement. J'ai laissé volontairement sa question de côté sur comment je vais, parce qu'au fond je ne sais pas quoi répondre.

D'un autre côté, je ne sais pas quoi répondre non plus à sa question d'après. « Honnêtement, je ne sais pas. J'ai eu la soudaine envie de te voir. C'est comme si mon esprit s'était mis à marteler dans ma tête, comme si mes pensées ne cessaient de répéter que tu me manques. Alors je suis venue. » Voilà quand il s'agit de sentiment, je me mets enfin au tutoiement. Je secoue la tête, m'approche tranquillement, coulant mon regard à travers la fenêtre. « Les choses changent, une fois de plus. C'est comme si je pouvais sentir l'air dans l'électricité, comme si le bout de mes doigts me picotaient, comme si ma magie avait envie de fuser hors de mon corps. Je ne sais pas comment l'expliquer, comme un avertissement. » Je secoue doucement la tête, faisant voltiger mes cheveux. Je n'ai pas de réelle consistance ici, je ne suis qu'une imagine, un corps astrale, pourtant j'aurais envie qu'elle me prenne dans ses bras. « Peut-être est-ce cette prophétie que j'étais entrain de traduire, mais je ne sais pas. Je n'arrive pas à expliquer l'angoisse qui me tord les entrailles. Le besoin de savoir que tu vas bien. Le besoin de savoir que mes amis sont en sécurité. C'est comme si ... » Je ne sais pas comment expliquer et puis je finis par sourire de nouveau, riant doucement. « Je crois que je lis bien trop. Il faudrait que je sorte plus souvent. J'appellerais Grey en rentrant pour qu'on se fasse une soirée. Il faut absolument que je me change les idées. » Et pourtant... J'étais presque persuadé que ce n'était pas que des idées en l'air et que quelque chose viendrait bientôt. « Tu es en sécurité ici ? Aucun traqueur à tes trousses ? » Je ne peux m'empêcher de poser cette question, la cicatrice dans mon dos comme à vif d'un souvenir très présent. Je veux qu'elle soit en sécurité, je veux qu'elle aille bien. Elle est tout ce qui me reste, avec Grey. Il n'y a qu'eux, si je venais à les perdre... Mon monde s'écroulerait très certainement.
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Posté le Mer 9 Jan - 22:29
Vous le croirez ou nno mais mes enfants sont absolument tout à mes yeux. Quelle que soit ma relation particulière avec chacun d’eux, je pourrais donner ma vie pour sauver la leur. Peu le savent ou en ont conscience. Non pas que j’ai une armée d’enfants, loin de là, mais je crois que celui qui me fait désormais face est le seul assez proche de moi ou plutôt de la femme que je suis pour savoir ce dont je suis capable ou non. Adaline a toujours été particulière, loin de l’éducation que j’ai voulu lui donner, loin de la dureté dont je pouvais faire preuve, loin de ce désir ardent de combattre pour ses propres valeurs. Malgré tout, Adaline est peut-être la plus proche de moi, de celle que j’aurais aimé devenir.
Je souris alors que mes pensées se couchent peu à peu sur ma toile quand soudain sa voix s’élève à nouveau. Son entrée aussi douce et innocente qu’elle peut l’être laisse alors place à son contentement qui n’a d’équivalent que le mien. Heureuse de se rencontrer l’une et l’autre et nous ne nous le cachons pas. A quoi bon ? Je regrette souvent la distance qui nous sépare mais lorsque nous sommes tel que nous sommes, ils est parfois préférable de savoir se distancer de ceux que l’on aime pour se préserver et survivre surtout. Triste me direz-vous ? Tragique je répondrai.

« Tout le plaisir est pour moi mon enfant » je réponds en souriant à Adaline. C’est presqu’irréaliste comme discussion mais cette légèreté me manque parfois. Elle me permet aussi de m’équilibrer d’être une femme plus douce, plus empathique. Je ne peux m’empêcher alors de remarquer à quel point le tableau qui se peint à l’horizon nous ressemble. L’océan déchaîné que je suis contrastant avec la douceur de ce ciel bleu qu’est Adaline. Mon cœur se réchauffe à cette pensée. Une parfaite balance. Au fond, cependant, je note qu'elle avoid ma question. Je fronce imperceptiblement les sourcils. Quelque chose ne va pas. Il faut que je découvre de quoi il s’agit.

« Dans ce cas tu peux simplement dire que tu avais envie de me voir. Ce qui tombe bien, j’avais aussi réellement envie de prendre de tes nouvelles. » Je souris et ajoute. « Enfin tu me tutoies ! » j’ajoute alors notant ce changement soudain. Elle qui depuis des années ne choisit que le vouvoiement lorsqu’elle s’adresse à moi. Je lui ai souvent dit qu’il faut évoluer avec notre temps pour nous fondre dans la masse. C’est compliqué vu notre nature, mais il faut que nous sachions devenir des êtres lambdas.

Mais ce sourire finit par s’effacer à mesure que ma fille m’explique ce qui la tracasse. Je prends au sérieux ses sensations car elles ont toujours été bien plus que ça. Comme si sa sensibilité s’étendant au monde qui nous entoure. A la terre, au ciel, à l’eau… aux éléments dans lesquels elle pourrait lire la suite… Je veux prendre sa main mais son corps astral ne me le permet pas. « Et tu as fait un rêve ou il s’agit de sensations isolées ? » Elle s’inquiète pour moi et je l’ai toujours remerciée pour cela. « Ne t’inquiète pas je suis en sécurité et au pire je sais me défendre. En revanche n’hésite pas à me dire si tu rêves, si tu as d’autres sensations aussi… Ce que tu me décris ne m’est pas inconnu mais surtout, à chaque fois que tu as eu ce type de pressentiment il s’est traduit dans notre quotidien. Alors sois attentive Adaline, pour toi, pour nous tous. » je me rappelle une fois, alors qu’elle était petite. Elle a fait un rêve prémonitoire. Je n’y ai d’abord pas fait attention, jusqu’au jour où ça a recommencé. « En revanche ne te focalise pas trop sur ces sensations, elles vont t’angoisser, comme tu le suggère appelles Grey et profitez d’une soirée ou deux. Ta mère fera appelle à toi si jamais elle a un problème quelconque ! » dis-je alors avec un clin d’œil. Au fond, je m’inquiète pour elle également.
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Posté le Sam 12 Jan - 22:33
Parler avec ma mère a toujours été un moyen de décompresser, de me sentir différente, ou plutôt de nouveau me sentir moi. Avec elle, je n'ai pas besoin de faire semblant, quand je lui parle des animaux, elle comprend, sans me demander quoi que ce soit et elle sait parfaitement que je ne suis pas folle, même si parfois quelques questions se posent. J'aimerais, honnêtement pouvoir me réfugier dans ses bras. C'est étrange, je sais parfaitement qu'on ne se ressemble pas, j'ai tout pris du côté de mon père, pourtant, je dois bien admettre que niveau caractère, même si nos magies diffères, même si elle a fait des choses que j'ai dû mal à pardonner, je me sens proche d'elle. Quand je me sens réellement seule, c'est toujours à elle que je pense en premier. C'est dingue, le temps a eu beau nous éloigné, je finis par me demander si je ne suis pas plus proche d'elle maintenant que je ne l'étais avant. La question se pose au fond. Peut-on réellement être proche de quelqu'un qu'on ne voit jamais ? Honnêtement, je pense que oui. Être proche ne signifie pas forcément l'être physiquement, mais plutôt être connecté d'une certaine façon, mentalement, par le biais de souvenirs, de sentiments. C'est comme ça que je vois les choses, c'est comme ça que j'aimerais que tout le monde les voit, mais il paraît que je suis trop bisounours. Je ne peux pas en vouloir à ceux qui me voient ainsi. Il est vrai que même si je pratique un art de combat, je n'ai rien de violent et il faudrait vraiment me pousser à bout pour que je me mette à me battre. Quoi que... Il suffirait au fond de s'en prendre à ceux que j'aime pour que le bisounours sortent les griffes.

L'image me fait sourire alors que je garde sa réponse dans un coin de ma tête et que la discussion continue son cours. C 'est toujours comme ça avec ma mère, on discute de tout, de rien. Souvent de rien au fond et puis bien évidemment, je m'inquiète de savoir comment elle va. Je veux par dessus tout qu'elle soit en sécurité, même si je sais qu'au fond, elle est bien plus puissante que moi. Je n'ai aucun don de particulièrement offensif, sauf si c'est pour faire voler une armée de crayon ou de petit cailloux. Ma téléportation est minable et le reste … Disons que je n'ai rien d'offensif dans ma manche ! En y repensant, ça crains un peu. Je peux comprendre que les gens s'inquiète pour moi quand il me voit. Enfin bref... Je souris doucement alors que je reprends le cours de la conversation. « C'est vrai, j'avais envie de te voir. » Je souris de nouveau. « Oui, je fais des efforts. Je côtoie des jeunes maintenant c'est plus simple... Enfin jeune pour nous hein, techniquement je fais à peine trente ans. Je n'imagine même pas la claque qu'ils prendraient si je finissais par dire mon âge. » Un sourire étire mes lèvres, pensant alors à la réaction de Morgan... Mon dieu, que dirait-il s'il apprenait qui je suis réellement ? Et pourquoi est-ce que cela a autant d'importance pour moi ? Voilà bien une question étrange. Je secoue la tête, ce n'est pas le moment de penser à ma mère, j'ai des choses à dire. Des choses pas réellement agréable à bien y penser. Je m'approche tranquillement de la fenêtre, je pourrais passer à travers, mais ça ferait très probablement jaser le quartier. La question qu'elle me pose n'est pas étrange. Je n'ai rien d'une prophétesse, le don de clairvoyance ne fait même pas partie de mes dons, mais c'est comme si le don qui me permettait de voir les morts me permettaient aussi de pressentir les choses. Sans savoir si ce sera de grande ou de petite ampleur.

Aussi, je réfléchis sérieusement à sa question. Chercher dans ma mémoire les souvenirs des jours passés. Peut-être est-ce simplement la peur qui me fait parler ainsi, mais je crains fort que ce ne soit plutôt autre chose. Je me plonge alors dans mon esprit, une bibliothèque sans fond de journée de mes plus de huit milles ans. Je me demande bien comment je fais pour ne pas être folle, l'esprit humain n'est pas fait pour tout retenir, le mien si. J'ai la chance d'avoir pu le compartimenter un peu comme un ordinateur. J'ai créer une magnifique bibliothèque dans laquelle je range jour après jour, toutes mes journées, sans jamais rien oublier. Un don dur à porter, mais qui me manquerait très certainement si je venais à le perdre. Je finis par répondre tranquillement. « Non, aucun rêve. Ce sont juste des sensations, isolées, mais fortes tout de même. » Des sensations bien trop fortes pour n'être que ça, des sensations. Je me tourne vers elle et l'écoute, un sourire au lèvres, contente qu'elle soit en sécurité, même si le terme de sécurité est toute relative pour nous malheureusement. « Je fais ce que je peux, mais il y a tellement de chose à retenir, parfois j'ai l'impression de me perdre dans ma tête, de ne plus savoir et puis tout revient. C'est difficile de retenir plus de huit milles années de vie. Crois-moi, c'est un don dur à porter au fond, de ne jamais rien oublier. » Oh oui, ça n'a rien de quelque chose d'agréable, loin de là, c'est même plutôt désagréable. Il y a des choses que j'aimerais oublier, comme ce mariage raté, cet homme qui pensait que tout lui était acquis et toutes ces années qui ont passés sans que cela ne soit profitable.

Tous ces moments où il a fallu se battre et le pire de tout, tous ces être chers ou non, mort au cours de bataille, ou alors de mort naturelle. Toutes ces choses sont inscrites dans ma mémoire et ne partent pas, jamais, elles ne s'effaceront que lorsque je mourrais, ou que la magie mourra avec moi. Je me demande si je deviendrais folle à ce moment ! Mais il n'est pas tant à penser au pire, penser plutôt au meilleure. « Tu sais bien que je me focaliserais dessus quand même. Peu importe ce qui se passe, je crains fort que cela n'arrive un peu trop vite à notre goût. Le temps évolue, quelque chose gronde dans l'ombre. Je sens que certains ne sont pas satisfait de ce que nous avons. » Appeler Grey, oui, je le ferais, je le fais souvent de toute façon. Grey est mon meilleure ami après tout. Mais quelque chose me taraude un instant, une question qui me vient à cet instant. Si les autres ne sont pas satisfait, est-ce qu'elle... « Es-tu satisfaite de ce que tu as ? Ou alors souhaiterais revenir aux anciens temps ? Celui où la magie étaient plus présentes, ou les humains ne peuplaient pas encore la terre, ces moments où il n'y avait que nous et que la magie était abondante ? Si tu avais un souhait à formuler, voudrais-tu que l'ancien temps revienne ? » Cette pensée me taraude et je me demande bien ce qu'elle en pense. Après tout, cela est souvent revenu, et beaucoup d'occultiste ne font pas état de leur mépris pour ces petites choses comme ils nomment les humains. Je me demande bien alors ce qu'en pense ma mère.
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