Félicitation à Ada et Morgan

Depuis la diffusion d'une vidéo montrant un homme faisant de la lumière avec ses mains se faire tuer par un autre avec un poignard, le monde s'interroge. Existe-t-il autre chose que des hommes sur terre ?
 
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 Après 14 ans ft Thomas

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Posté le Jeu 26 Juil - 23:58
14 ans de coma. Comment peut-on rester endormi aussi longtemps. Comment des médecins peuvent accepter une période de coma si longue ? Quelles sont les conséquences ? Autant de réponse que j’espère obtenir lors de mon réveil. Car oui, de là où je vous parle, la porte ne s’ouvre toujours pas. Je suis coincée entre deux mondes. J’ai grandi à l’écart, et je ne sais plus rien. Pourtant, parfois j’ai eu l’impression d’entendre des voix me parler, me donner des nouvelles et me demander d’être forte, de lutter de revenir parmi les vivants. J’aimerais tellement avoir la main sur tout cela. J’aimerais tellement qu’au simple tintement de ma volonté, la porte s’ouvre et que ma conscience refasse surface dans le monde des éveillés, cette réalité qui ne m’appartient plus depuis désormais quatorze longues années.

Dans la chambre d’hôpital les orteils d’un pied se mettent à bouger. Sur le dossier médical accroché à l’un des barreaux du lit est inscrit « Anya Balhian – 31 ans ». Puis les doigts d’une main s’animent également, serrant une autre main. A qui appartient-elle ? Nous le découvrirons plus tard parce que pour le moment, ce qui est important c’est le réveil en douceur de tout mon corps. Au bout de quelques secondes, se sont ses paupières qui se mettent à battre. La lumière est trop éblouissante. J’ai mal. Je dois plusieurs fois cligner des yeux avant de pouvoir les laisser ouverts et d’observer le plafond. Où suis-je ? J’ai mal partout, comme si mes muscles m’avaient abandonnés après une longue séance de sport. J’ai la bouche pâteuse également.

« Thomas ? » j’essaye d’articuler mais évidemment mes cordes vocales sont plus que rouillées et j’ai la gorge en feu. J’ai soif, terriblement soif. J’ai faim aussi… Mais que se passe-t-il ? Où suis-je ? Je suis complètement déboussolée. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. J’essaye de me redresser mais je n’y parviens pas. Je n’ai pas assez de forces. Et soudain, voyant à quel point je suis réduite, je panique. Littéralement. Je m’agite de plus en plus, les larmes se mettent à couler.

« Où ? » parviens-je seulement à dire, demander. Ce mot relève même de la supplique. Et je m’accroche à Thomas comme une arapède le ferait avec son rocher un jour de tempête. Mes yeux s‘arrondissent, les machines font de plus en plus de bruit et je ne parviens pas à faire le vide pour me calmer. C’est l’épuisement physique qui a finalement raison de moi. J’observe, plus tranquillement, mes mains qui sont maigres. Si maigres. Mais normalement je suis assez charnue. J’ai des formes où il faut et je ne me souviens pas avoir tant maigris…
Thomas A. Balhian
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Posté le Ven 27 Juil - 15:16
J’avais cru quoi ? Bien évidemment que tout ce que j’aurais pu trouver dans une boutique comme celle-ci n’aurait aucune utilité. Je ne savais pas ce que j’avais cru. Et pourtant, après plusieurs heures à ses côtés en priant pour qu’elle revienne, il n’y avait rien eu. J’avais juste de nouveau eu envie de boire du sang, le sien, celui d’une infirmière, d’un médecin. Comment je pouvais ne serais-ce que me tenir ici ? Comment je pouvais à ce point lui manquer de respect ? Je ressentais encore une fois cette souffrance à ses côtés, je ressentais une nouvelle fois cette douleur sourde. Et pourtant je ne fis rien. Je méritais sans doute plus de souffrir qu’autre chose. Je méritais ce qu’il m’arrivait. J’avais fait plus que lever la main sur ma soeur, je l’avais presque tué. J’avais bu son sang, j’avais, aimé le faire et même si je n’avais plus conscience de tout ça, je l’avais fait et le sentiment de libération qui me prenait aujourd’hui à chaque contacte avec du sang me laissait entrevoir au combien il avait été salvateur.

C’était de nouveau trop, et comme à chaque fois que j’étais seul avec elle dans sa chambre, je me remis à pleurer, à m’excuser pour la millième fois de ne pas être à la hauteur, de m’excuser à nouveau de ne pas valoir le coup, de ne pas mériter d’être son frère. Et une nouvelle fois, je finis le visage contre son corps inerte, sa main dans les miennes. Et puis alors que j’allais la laisser, je sentis sa main s’animer, serrer faiblement la mienne. Décollant mon visage du matelas, je levais les yeux sur elle, interdit, paniqué par ce qu’il se passait, je rêvais ? Non, sa main serrait bien la mienne, et ses yeux étaient en train de battre l’air, de papillonner. Mon coeur se serra violemment, et quand elle croisa mon regard, je crus que mes jambes allaient céder sous mon poids. Et puis mon prénom, terriblement étouffé dans sa gorge, quelques mots, prouvant qu’elle savait qui j’étais malgré toutes ces années dans le coma. Malgré tout ce temps perdu. Elle commença à bouger sans succès et l’angoisse remonta d’un coup. Je me redressais, appuyant comme un fou sur le bouton d’alerte près de son lit pour qu’on nous rejoigne et c’est tout aussi paniqué que je baissais à nouveau les yeux vers elle.

Serrant ça main, je fus incapable de parler quand je voulus, j’avais la gorge noué et bientôt des infirmières arrivèrent, suivit de médecin qui firent tout une batterie de teste avant de réaliser qu’elle était trop faible. Les fonctions vitales étaient préservé, elle semblait savoir qui elle était mais plus ce qu’il s’était passé. Ils lui avaient donné de l’eau, il l’avait fait boire. L’agitation retombait, je me sentis fébrile, brisé, incapable de venir à elle. Je restais dans un coin, choqué sans doute alors que j’aurais du appeler ma famille. Mais comment faire ? Elle était là, réveillé. Elle était de nouveau là. « Tu t’es réveillé… », soufflais-je en osant enfin faire un pas en avant. Elle était là et vivante. M’approchant encore, je glissais mes mains sur ses pieds, la fixant comme si je voyais un rêve prendre forme devant moi. Elle était vivante…
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Posté le Sam 28 Juil - 22:55
Je suis perdue, je ne sais pas où je suis et je ne me souviens pas de ce qui m’est arrivé et Thomas qui ne me répond pas Thomas qui a l’air tout aussi paniqué que moi, les yeux embués de larmes, je ne comprends pas. S’est-il passé quelque chose de grave, Est-ce que j’ai perdu l’usage de mes jambes ? Il semblerait… je n’arrive pas à bouger comme je devrais pouvoir le faire. Je remarque que je suis plus maigre, c’est une évidence même … « QUE S'EST IL PASSE ??? » je demande alors que les médecins s’affairent autour de moi. Cet éclat de voix m’a pourtant complètement vidée et je n’ai plus du tout la force de me débattre, alors ils font ce qu’ils ont à faire, en m’ignorant totalement. On me demande de me calmer mais on ne m’explique rien.

Finalement, quand les infirmières et médecins eurent fini leurs affaires, l’un d’eux m’indique que mon frère ici présent allait pouvoir m’expliquer ce qu’il se passait. Il partit voir mon frère et lui chuchota quelque chose à l’oreille sans que je ne puisse percevoir aucun son et il finit par partir de la chambre, nous laissant finalement tous les deux dans la pièce. Je voyais Thomas prostré dans un coin sans comprendre pourquoi il réagissait ainsi. Il était ma seule ancre en cet instant et ne semblait pourtant pas vouloir l’être. Les larmes commencèrent à perler au coin de mes yeux quand il s’approcha finalement.

Réveillée ? Comment ça réveillée ? J’ai dormi combien de temps. Et avant que je n’ouvre la bouche un frisson parcoure tout mon corps alors que mon frère pose ses mains sur mes pieds. C’est comme si je redécouvrais le toucher. Un toucher doux. Un toucher rassurant aussi. C’est comme si ce toucher effaçait toute la froideur de la pièce.

« Je suis à l’hôpital ? Que s’est-il passé ? Thomas, s’il te plaît raconte-moi… » Je veux comprendre, je veux savoir la vérité et je veux surtout me redresser dans ce maudit lit et qu’il vienne me prendre dans ses bras, que je respire son odeur et que je me perde dans sa générosité protectrice. Ce n’était pas comme ça entre nous avant, mais il a pris une place important depuis la mort de ma jumelle et il restera toujours à cette place. Alors qu’il vienne bon sang ! Qu’il vienne !

Je finis par essayer de prendre appui sur mes avants bras pour me redresser. Sans succès, ils lâchent sous mon poids. « Pourquoi je suis si maigre et faible ? » Et les larmes coulent de plus belle… Mais je suis fonceuse, je suis forte, alors je recommence une nouvelle fois et je parviens à me hisser pour être à demi-assise. « Aller viens là Thomas, serre moi fort dans tes bras grand frère et explique moi tout s’il te plaît. » je lui demande avec un sourire (humide) mais sincère. L’un de ceux que j’avais l’habitude de lui faire quand je venais quémander un peu d’attention de sa part.
Thomas A. Balhian
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Posté le Ven 3 Aoû - 1:11
Elle voulait savoir ce qu’il s’était passé ? Et je savais que quelque part, j’aurais du lui dire, quelque part je devais lui dire en fait. Elle ne méritait pas qu’on lui mente, qu’on la trompe d’une quelconque façon, mais les mots restaient coincé dans ma gorge et la voir se débattre ainsi me nouer la gorge bien plus que je ne l’aurais voulu. J’étais là, à la fixer se débattre, incapable de réellement pouvoir bouger. Je ne voulais pas lui mentir, pourtant je connaissais la vérité, je savais qu’au de-là du simple accident, il y avait autre chose, il y avait une vérité bien plus douloureuse. Et sa nouvelle question, son attente fut comme un coup de poignard dans mon coeur. Les yeux de nouveau baissé, je ne pouvais pas l’affronter, j’en avais même peur. Que penser, que dire ? Elle pourrait me reprocher mille et une chose, elle pourrait m’en vouloir, elle pourrait s’éloigner de moi d’une façon bien plus douloureuse et définitive. Tant qu’elle était dans ce sommeil, je ne l’avais plus avec moi, mais elle ne m’en portait pas responsable. Là… Je lui avais volé sa vie, je lui avais arraché son avenir, c’était différent, mais la perdre serait toujours aussi douloureux. Toujours aussi pénible. Je ne voulais pas la perdre, mais me murer dans le silence, lui refusait une vérité, même partielle était bien pire au final, elle ne méritait pas ça, pas plus que je ne le méritais.

Légèrement tremblant, j’avalais difficilement ma salive quand ma voix, encore noué, brisa le silence, « T’étais à côté de moi quand j’étais malade et… La douleur m’a fait entrer dans une sorte de démence… J’étais incontrôlable, et j’en ai pas vraiment souvenir, simplement quand je me suis réveillé à l’hôpital et que je t’ai demandé on m’a dit que… », je ne mentais pas, je ne me rappelais pas vraiment, j’avais été détruit poussé à bout, brisé par tout ça…. Je n’avais pas de souvenir précis de l’attaque, juste des sentiments, juste des reconstitution de ce que l’on aurait pu me dire, « Je t’ai attaqué, je t’ai arraché de la peau et je t’ai blessé à la gorge… Et t’es tombé dans le coma. », mon don l’avait fait plonger, mais elle ne croirait rien, et lui dire revenait à me mettre en danger.

Fixant de nouveau des pieds, je sentais des larmes naitre au creux de mes yeux, « Ça a fait 14 ans que tu es dans le coma… Je suis désolé Anya… », continuais-je, la voix brisé, les yeux fermé comme pour m’empêcher de souffrir davantage. J’étais responsable, j’étais le seul fautif et lui dire était plus douloureux. J’avais peur qu’à tout moment elle me demande de sortir de cette chambre, et elle aurait raison, car contrairement aux autres, c’était à elle que j’avais volé du temps. C’était elle qui avait des rêves, elle qui voulait faire quelque chose de sa vie, elle qui avait des projets, pas eux. Je lui avais tout prit, je l’avais privé de l’essentiel, et aujourd’hui, j’attendais comme un désespéré qu’elle ne me pardonne, enfin non, juste qu’elle ne me dise quelque chose, que j’arrête de souffrir inutilement, que j’arrête de vivre ainsi. Je voulais simplement avoir une chance, une chance de ne plus vivre ainsi, même si la chute serait sans doute plus brutale. Je n’avais jamais autant espéré retrouver Nolen de toute mon existence.
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Posté le Ven 3 Aoû - 22:21
Quelque chose cloche, mon frère reste fermé et loin de moi c’est comme si j’étais contagieuse ou qu’il se sentait coupable. Mais je ne comprends pas pourquoi. Moi j’ai besoin de lui, j’ai besoin qu’il m’aide, qu’il m’explique, qu’il se rapproche. J’ai peur. Terriblement peur.  Toutes ces machines, cette lumière éblouissante ces blouses blanches. J’ai l’impression d’être un phénomène incroyable en écoutant les médecins qui ne comprennent pas comment c’est possible. Mais qu’est ce qui est possible ? Quel miracle j’ai accompli en me réveillant ? Hein ? Franchement ?

Les larmes coulent le long de mes joues. Difficilement, comme s’il leur manquait de l’eau pour réellement se former.  Finalement, Thomas parle enfin. Sa voix est brisée et pleine de culpabilité. Les mots qu’il prononce heurtent ma conscience comme autant de flèches se plantant dans le tronc d’un arbre.  Sa maladie je m’en souviens, j’étais morte d’inquiétude... Je me rappelle même le tremblement de mes mains lorsque je le touchais.  Puis suivant ses mots, ma main finie par toucher mon cou et caresser une cicatrice bien refermée.  Une boursouflure témoin de son récit. Mes sourcils se froncent. Je ne comprends toujours pas. Une blessure ce n’est pas si grave.  Je suis toujours en vie et si j’en crois ce qu’il me dit, il n’est pas entièrement responsable. Il était malade. Alors pourquoi s’en vouloir autant… ?

Et le glas tombe… 14 ans ? « 14 ans… » je répète doucement. « J’ai donc  31 ans… » Mais je n’ai pas vécu toutes ces années, je n’ai pas eu d’expériences de vie à proprement parlé et je me réveille dans un monde que je ne connais pas ? Comment je vais faire ? Comment va être ma vie ? Je comprends mieux mes difficultés à bouger aussi… Mes muscles sont atrophiés. Les larmes redoublent alors, silencieuses. Non pas parce que j’en veux à Thomas, loin de moi l’idée de l’accuser de quoi que ce soit. On m’avait prévenu de pas rester trop, trop près de lui car ils ne savaient pas ce que son état pouvait provoquer. Mais parce que je ne suis pas prête de récupérer ma vie et que je n’ai pas envie de rester enfermée dans un hôpital. Parce que je veux voir le monde extérieur, sentir l’odeur des arbres au sein de la forêt, revoir mes parents et mes autres frères et sœurs, revoir mes amis… qui ne le sont probablement plus au bout de 14 ans… 14 ans… Ce nombre tourne en rond dans ma tête, quand je reporte mon attention sur Thomas. Deux ou trois longues minutes ont du s’écouler depuis mes derniers mots, activant mes pensées comme jamais depuis 14 ans. Du moins, je le suppose.

« Non non non Thomas, viens là ! S’il te plaît ! Approche-toi de moi ! »

Quand il me rejoint je prends l’une de ses mains dans la mienne et croise nos doigts en souriant et soupirant, comme soulager de le sentir près de moi.  Par certains aspects, sa proximité me procure autant de bien être que lorsque j’étais avec ma sœur jumelle.

« Je ne t’en veux pas petit frère. Tu étais gravement malade, les médecins m’avaient déconseillé de rester près de toi longtemps et je n’ai pas écouté. Puis comment en vouloir à quelqu’un de malade et de soumis à sa maladie d’avoir provoqué une catastrophe ? Quelle sœur je serais, hum ? »

Ma main vient alors caresser sa joue et essuyer ses larmes.  Mon sourire est toujours bienveillant, mais même celui-là il est compliqué de le tenir. Je ne savais pas qu’on pouvait perdre du tonus au niveau des zygomatiques.

« Mais il va falloir que tu prennes soin de moi maintenant et surtout que tu me fasses une mise à jour des quatorze dernières années… »
Thomas A. Balhian
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Posté le Mer 8 Aoû - 0:09
14 ans, c’était 14 ans de trop de toute évidence. Ses larmes me poignardèrent à nouveau en plein coeur, faisant renaitre les miennes, les faisant gagner en intensité même quand le silence s’éternisa. J’aurais préféré qu’elle me mette dehors en quelque sorte, j’aurais préféré qu’elle me vire d’ici, qu’elle me demande de partir en apprenant ça, mais à la place, elle me demanda d’approcher, et la surprise, ou l’angoisse, ou les remords, je ne saurais dire quoi exactement, me fit avancer. Sentant une des ses mains éternellement froide se glisser contre mes doigts, je dus retenir un mouvement de recule, un mouvement de peur alors qu’elle m’avait demandé de ne pas partir. Comment faire quand tout nous désignait coupable ? Car oui je l’étais, même si elle me soufflait le contraire, car même si elle me disait ne pas m’en vouloir car malade, c’était de ma faute. J’étais un monstre et je le resterais. Je l’avais certes attaqué sans en avoir conscience, mais je l’avais fait. J’avais franchit une limite que je n’aurais pas du dépasse et elle avait beau essayer d’en rire, j’étais incapable de la suivre. Baissant les yeux, j’étais incapable de soutenir son regard, incapable de supporter son contact. Elle me considérait encore comme le gamin que j’étais, elle me pensait encore innocent, mais il suffisait de s’arrêter deux secondes pour comprendre que ce n’était plus le cas et l’entendre demander à ce que je prenne soin d’elle et que je l’aide à se mettre à jours pour ces 14 dernières années. Qu’aurais-je à dire si ce n’est que j’ai fuit tout le monde ?

Toujours incapable de relever les yeux, je me contentais de répondre, « J’ai bu ton sang Anya, si personne t’avait entendu hurler, tu serais morte… », et j’avais aimé le boire du peu que je m’en souvenais. Par contre pourquoi je lui disais ça ? Je n’en avais aucune idée, mais ça ne fit que renforcer mon malaise en cet instant. Je n’étais pas à ma place, je n’étais pas à l’aise, je n’aurais jamais du avoir à lui faire face. Je n’étais pas en droit de lui parler, pas en droit d’avoir envie de le faire après tout ça. « J’aurais jamais du le faire. », soufflais-je comme pour me convaincre une nouvelle fois que j’avais raison d’y croire, raison de dire tout ça, raison de la garder loin de moi.

M’éloignant d’un pas, je gardais les yeux baissé avant de reprendre, « Et je pourrais pas prendre soin de toi, j’ai beaucoup trop de travail… Les parents seront en plus heureux de le faire. », moi, je ne pouvais pas m’en occuper, elle représentait une tentation trop grande et ma seule envie en cet instant était de rejoindre Nolen et de ne plus sortir de chez lui jusqu’à ce que j’en sois obligé. Et même là… j’étais vraiment heureux de la savoir vivante, de la voir réveillé, mais derrière… J’étais face à la réalité, face à tout ce que je ne pourrais plus jamais effacer. Je me haïssais, et je me haïssais encore plus de me dégager de ses mains pour reculer encore plus. « Tu devrais m’en vouloir. », affirmais-je alors que je luttais pour cesser de pleurer, alors que j’avais une seule envie, celle de redresser les murs que j’avais si souvent porté pour ne plus avoir à supporter son regard, pour ne plus en souffrir.
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Posté le Mer 8 Aoû - 0:58
A vrai dire je me réveille et je ne sais pas ce que je dois faire ce que je dois dire ni comment me comporter. Les révélations de Thomas me font l’effet d’une bombe et il est mon seul repère viable dans cet endroit qui me fout une trouille pas possible. Alors même s’il me dit que c’est de sa faute, j’essaye d’analyser un minimum et d’être une grande sœur à la hauteur. Une grande sœur qui ne juge pas et qui reste objective en toutes circonstances. C’est compliqué parce que tout ce que je veux pour le moment c’est qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me dise qu’il est content de me voir or depuis tout à l’heure tout ce que je vois c’est un frère effrayé qui s’éloigne de moi. 14 ans. Ça a été long, il a du se passer de multiples choses, peut-être s’est-il juste éloigné de moi, Peut-être a-t-il juste perdu espoir de me revoir un jour ? Peut-être que mon réveil le met face à ses responsabilités, ce qu’il n’imaginait plus avoir à faire depuis bien longtemps. Je n’en sais rien mais j’aimerais tellement qu’il me parle et qu’on trouve une solution pour que finalement je puisse le serrer dans mes bras et me sentir bien vivante.

« Attends, attends ! Comment ça tu as bu mon sang ? » je lui demande alors complètement désorientée. Là, je ne suis plus à la page mais dans mon esprit les vampires boivent le sang des humains mais les vampires n’existent pas. Il font partis de la fiction que l’on s’invente pour se divertir. Non ? Mon dieu, je commence à me sentir oppressée tout à coup, au point même que je me pince le bras pour être sûre que je ne rêve. « rrrrr» est le seul son enfermé dans ma gorge que l’on peut entendre en réaction à la douleur.

Puis je le vois s’éloigner encore et refuser de prendre soin de moi prétextant son travail. Je ne sais pour quelle raison mais je sens la colère monter en moi. Il voulait que je le haïsse mais bon sang comment haïr mon frère ! « STOP ! » je finis par crier alors qu’il recule. « Cesse de te comporter comme un idiot Thomas ! Tu veux que je te déteste eh bien oui tu m’as volé 14 ans de ma vie mais tu étais MALADE ! M.A.L.A.D.E. Tu ne contrôlais rien. Et tu es mon frère bon sang ! Je me réveille et tout ce que tu trouves à dire et faire c’est que je dois te haïr et de t’éloigner de moi. Mais bon sang tu ne comprends pas que j’ai besoin de toi ! Je suis paumée, j’ai peur… peur de vivre ! »

Je le regarde avec sévérité, tristesse, désespoir même. Mon cœur est littéralement brisé de l’intérieur d’être repoussée de la sorte par le frère qui a pris la place de ma jumelle au moment le plus angoissant de ma vie. « Si c’est trop dur pour toi de me voir réveillée et d’assumer ce dont tu n’es responsable qu’à moitié tu n’as qu’à m’achever… Ce sera moins douloureux que te voir me repousser Thomas. Parce que là, franchement, ça ne me donne pas envie de me battre pour affronter le monde. » Je suis vache, je le sais, je joue avec ses sentiments, je le sais aussi. Mais bon sang il lui faut un électrochoc ! Sa sœur est vivante et elle a besoin de lui ! « Me réveiller pour que tu me dises à demi-mots que je t’ai perdu… je préfèrerai être morte » dis-je en abattant le couperet au travers d’un ton froid. Un ton controversé par le flot de larmes qui noient mes joues et bientôt mon cou. Je suis épuisée mais je ne le dis pas, je ne le montre pas. Je n’ai qu’une seule envie, sortir de cet endroit et qu’on me fiche la paix. J’ai passé du temps à son chevet et je le vois lui au mien lors de mon réveil quatorze ans après. Après tant de temps il ne m’a pas oublié et pourtant il paraît effrayé par ma présence. Cela me brise mais s’il savait à quel point. Je comprends qu’il se sente coupable mais la culpabilité ne devrait pas guider ses actes à mon égard. Sa culpabilité il peut l’atténuer en étant là pour moi.

Je soupire finalement. « Tommy, s’il te plaît… » le supplie-je la voix tremblante et incapable de finir ma phrase. Tommy, c'était le surnom que je lui donnais avant et je viens de m'en souvenir... Tommy S’il te plaît, prends moi dans tes bras, dis-moi que je suis bien là dans ton monde, que tout va s’arranger et qu’on va faire le nécessaire pour que je puisse à nouveau bouger car tout ça m’angoisse… Dis-moi que je te reverrai… Dis-moi que toute la famille est encore là et que je vais bientôt les voir… Dis-moi que tout ira pour le mieux et que tu vas m’y aider…. S’il te plaît !!! S’il te plaît…
Thomas A. Balhian
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Posté le Sam 18 Aoû - 11:49
Pourquoi j’avais dit que j’avais bu son sang ? Pourquoi j’avais dit ça ? Sérieusement ? Et… Je sentais la panique en moi alors que un discours, un mensonge en réalité sortait de mes lèvres, quoi que ce n’en était pas vraiment un pour le moi de l’époque. « Je sais pas, j’ai pété les plombs, on m’a raconté, et j’avais du sang sur le visage et dans l’estomac et…  », j’avais besoin de m’éloigner, j’avais besoin de fuir. Reculant, je ne pouvais vraiment pas rester là, et cela ne sembla pas être un mieux. Elle me demanda d’arrêter, de ne pas faire l’idiot, car même si je lui avait volé 14 ans de sa vie, je ne l’avais fait que car j’étais malade, car je ne contrôlais rien. Et au final, oui j’était son frère, mais je ne pouvais pas lui dire autre chose, je ne pouvais pas faire semblant de rien, je ne pouvais pas ignorer cette réalité pour lui faire plaisir. Je l’avais presque tuer et j’avais découvert que la vie n’était rien de plus qu’un enfer sans nom à présent.  

Le poignard s’enfonça un peu plus quand elle me demanda de l’achever dans ces conditions et mon coeur se fit brutalement plus douloureux. J’allais paniquer, très clairement j’allais paniquer et ce n’était pas la meilleure des choses à faire. Je devais reprendre mon calme, mais j’en étais incapable à cet instant. Je pleurais tout simplement, je pleurais car elle préférait être morte que de m’avoir perdu. Elle préférait… Je regardais ma soeur pleurer à travers le flou de mes larmes, je la regardais sans être réellement capable de faire quoi que ce soit. J’étais loin le plus loin possible pour le moment car c’était trop douloureux d’en être autrement. Trop douloureux de faire différemment. Trop douloureux d’ignorer, n’éluder tout ce qui s’était passé. « La maladie est pas partie Anya, j’ai toujours mal et je peux plus rester avec vous, car je peux plus prendre ce risque… », d’autant qu’aujourd’hui je savais, je savais que la douleur ne pouvait être apaisé que d’une seule et unique façon. Le sang. « Je ne sais déjà pas prendre soin de moi. Je bois pour être bourré et plus rien sentir, je sais même pas vraiment me faire à manger, je commande toujours et je rends dingue le seul mec qui accepte à peu près de gérer ma carrière… Je peux pas m’occuper de toi, je peux pas Anya… », car même si je voulais, même si je n’étais pas aussi brisé par ce que j’avais fait, par cette réalité, je ne saurais pas. Je ferais pire que mieux et… Et je ne ferais que m’enfoncer un peu plus dans un drame qui n’avait rien de bon pour nous deux.

M’approchant à nouveau d’un pas, je repris toujours tremblant, ma voix brisé par des sanglots, « Maman a besoin de toi Anya, elle a besoin de sa fille et elle a besoin de te retrouver aussi… », elle avait perdu deux enfants quand l’accident c’était produit, car je n’avais plus été capable de quoi que ce soit après ça. Je m’étais effondré. Je m’étais éloigné. « J’ai vécu 14 ans avec cette culpabilité Anya, je peux pas la faire disparaitre en claquant des doigts uniquement car toi tu m’en veux pas. J’ai perdu pendant 14 ans ma soeur et ma meilleure amie, et oui j’ai rien contrôlé, mais je l’ai fait Anya. J’ai perdu pied et à un moment tu en as payé le prix. Je peux pas faire comme si de rien était… Je peux pas…  », je ne fis pas un pas de plus vers elle, car je ne pouvais tout simplement pas, car c’était trop compliqué, « J’ai rêvé que tu reviennes tous les jours, j’ai même été dans une boutique d’Esotérisme pour trouver un bambou magique, ou un cailloux magnétique pour toi, simplement, là maintenant… Je suis désolé Anya. », je ne pouvais tout simplement pas faire ce qu’elle voulait.        
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Posté le Dim 19 Aoû - 12:30
Plus le temps passe et plus je me rends compte que je vis un cauchemar. Non seulement j’ai perdu 14 ans de ma vie mais également ma famille, du moins mon frère, mon confident, mon meilleur ami, le seul qui a su prendre la place de ma jumelle. Un trou béant s’ouvre dans ma poitrine alors que je vois ce même frère s’éloigner physiquement de moi et pleurer de plus en plus. Sa culpabilité est si présente qu’elle en est palpable. Je la ressens comme autant d’aiguilles qui piquent douloureusement chaque centimètre carré de mon corps. Et alors qu’il m’explique ce qui m’est arrivé, ce qu’il m’a fait, c’est mon cerveau qui commence à être douloureux. « Mais tu es quoi ? Un vampire ? » Non parce que dans le peu de souvenirs que j’ai rassemblé jusqu’à présent, un seul me revient concernant ce type de fait : la légende des vampires. J’ai toujours été fan de surnaturel sans jamais osé croire qu’il existait mais après tout pourquoi pas ? Après tout, si l’on regarde les choses en face, c’est un miracle que je me sois réveillée d’un coma de quatorze longues années.

En revanche aucun miracle ne semble faire son apparition et rétablir la relation que nous avions avec mon frère. Je l’écoute douloureusement me raconter à quel point il est dangereux et à quel point il ne sait déjà pas prendre soin de lui alors comment pourrait-il s’occuper de moi ? Mais je demande juste qu’il soit présent qu’il ne m’abandonne pas, qu’il me prenne dans ses bras. « Tu sais honnêtement tu te trouves des excuses pour t’éloigner de moi. Mais alors pourquoi être là si c’est tout ce que tu veux ? » Pourquoi être à mon chevet s’il ne veut pas être là et se montrer heureux de mon réveil. Pourquoi rester focaliser sur le passé. Je n’en ai plus moi ! Alors oui je veux me tourner vers l’avenir mais comment envisager un avenir sans mon frère ? « Au fond, je voudrais juste te voir sourire parce que je me suis réveillée, te sentir contre moi et savoir que tu feras partie de mon avenir que tu seras toujours mon confident, mon frère, mon meilleur ami Thomas… Or là je me réveille et tout ce que je vois c’est une personne que je ne reconnais pas qui me fuit et qui me brise par sa distance. » Moi honnête ? Je l’ai toujours été et je veux surtout qu’il comprenne que même si c’est involontaire je souffre plus par son comportement présent que d’apprendre que j’ai perdu 14 ans de ma vie à cause de lui. C’est passé pour moi. Un accident ou cette morsure qu’est-ce que ça change au résultat ? Rien. Par contre mon réveil change tout.

On est beaux tous les deux à essayer de communiquer au travers de nos larmes. Si sincères qu’elles nous écrasent sous la douleur qu’elles représentent. « Maman a besoin de moi et moi j’ai besoin de toi, de vous tous ! Je suis perdue Tommy… Je ne sais rien de ce présent, rien de ce qu’il s’est passé, dans ma tête j’ai toujours dix-sept ans… » Est-ce qu’il comprend bon sang ! Et alors qu’il avance encore d’un pas, je pose mes mains sur le bord du lit et de toutes mes forces je pousse pour essayer de me redresser. J’arrive à me bouger mais de quelques centimètres seulement. Je rage intérieurement et je sens que la fatigue devient de plus en plus présente. J’ai envie de taper mais je n’ai pas la force pour ça non plus ! « Je comprends ta culpabilité et je te demande pas de l’abandonner tout de suite mais de te reconstruire avec moi. Qu’on s’entre-aide, c’est tout… » je finis par soupirer au travers de mes larmes.

Pour finir je l’écoute me conter à quel point il voulait me revoir et même ses tentatives pour m’aider mais que dire ? Je ne sais pas, il semble juste résigner à me laisser tomber alors pourquoi est-il encore là. Je suis en colère et profondément triste. J’ai envie de me recroqueviller sur moi-même mais je ne peux même pas mes jambes ne voulant pas répondre aux signaux envoyés par mon cerveau. « On fait quoi alors ? » je finis par chuchoter la voix complètement cassée…
Thomas A. Balhian
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Posté le Lun 20 Aoû - 17:16
Quoi ? Un vampire ? Non mais… « Les vampires n’existent toujours pas, désolé de te l’apprendre. Je suis juste malade Anya, et j’ai juste pété les plombs et ça c’est finit comme ça. », les vampires existaient, en quelque sorte. J’en étais un, mais c’était bien plus complexe et je ne voulais pas en parler maintenant, pas à ma soeur, pas comme ça. Ca serait la pire chose à faire. Je ne pouvais rien lui dire, sinon ca serait pire. Au final, tout était pire, car quoi que je dise, elle trouvait le moyen de me le retourner. Quoi que je dise, il y aurait toujours quelque chose à dire, car je n’avais sur le papier, aucune raison valable de m’en éloigner. J’étais là car je me sentais coupable et que ma culpabilité ne valait pas sa vie. Et si j’aurais voulu sourire, la prendre dans mes bras et lui parler pendant des heures, je ne pouvais pas. Je devais rester là, loin d’elle, à ma place. « Tu sais plus qui je suis Anya, j’ai changé et pas en mieux… Je suis là uniquement pour rendre ce que j’ai fait moins grave… », j’allais agir comme avec Eliza ? J’allais la repousser au loin, la mettre quelque part ou on ne pourrait plus l’atteindre. Pleurant un peu plus, j’avais tenté une approche, mais c’était pire, car elle me voulait, elle voulait que je sois là et je ne pouvais pas, je ne pouvais rien faire. Et elle s’en fichait que je place notre mère entre nous, elle me voulait moi. Elle voulait que je lui parle d’aujourd’hui, de ce qu’elle avait loupé en dix-sept ans et je ne savais pas quoi lui dire.

J’étais simplement là, tétanisé devant elle, pétrifié à l’idée de passer ne serais-ce qu’une seconde avec elle éveillé. J’avais peur, trop pour ignorer tout ça. Et je doutais sincèrement qu’elle puisse comprendre. Elle ne voulait pas se reconstruire avec moi, j’en étais sur… « Je passerais parfois à la maison, mais je pourrais pas plus… », soufflais-je les yeux baissé. Je passerais sans doute plus qu’à mon habitude, mais je ne pourrais pas plus. Je ne pouvais pas plus. « Je suis musicien, et je compose énormément pour des films, des séries… Mais je sais toujours pas chanter, ça… C’était toi… », ajoutais-je avant de tirer le fauteuil vers moi, gardant mes distances, lui concédant un peu de temps, mais ne voulant pas lui donner d’espoir. « J’ai quitté Sarah aussi, depuis genre… quatorze ans et je couche avec tout ce qui rentre dans un trente-six ou qui a des abdos en béton… », parler de ma copine de l’époque, de ce grand amour qu’elle avait connu me semblait stupide, mais c’était un des stigmates de ma nouvelle vie. Quitter ce qui me tenait réellement à coeur pour du superficiel. « J’harcèle sexuellement mon agent, mais que je n’ai toujours pas réussi à coucher avec et au final c’est la seule personne qui peut m’approcher… », je ne levais plus les yeux, je fixais le sol, ma jambe battant nerveusement le sol, « Je suis alcoolique, du moins je bois beaucoup trop pour qu’on ne puisse pas se poser la question… Et j’ai insulter Eliza de conne car elle est persuadé que son ex ne retapera pas sur elle… », et j’étais fier d’aucune de ses choses.

Relevant les yeux vers elle, je lui demandais la voix nouée, « Clairement, parler de ces 14 dernières années c’est pas une bonne idée Anya… Et j’ai plus envie de revivre ça… », ajoutais-je conscient que je ne pouvais pas simplement dire ça, conscient qu’à un moment, j’allais devoir payer un prix. Je devais la garder loin de moi. « Je veux plus de cette famille qui fête tout les ans les anniversaires de mort et de coma, parce que que maintenant on fêtera tous les ans ta sortie de coma, et tout les ans je repenserais au fait qu’on aurait pas eu à le faire si… Le mieux c’est que les parents te retrouve… J’ai pas envie de te faire croire que ton frère est encore là. Je suis mort il y a 14 ans, depuis c’est juste un amas d’arrogance et d’insolence, rien de plus. », rien qui ne pourrait vraiment l’aider. Je préférais passer pour le méchant.
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Posté le Lun 20 Aoû - 20:06
« Ah… j’aurais tenté. » je réponds de manière très neutre à cette nouvelle information. On sait jamais en quatorze ans on aurait pu découvrir l’existence des vampires non ? A mes yeux tout peut arriver. On me dirait que je suis désormais sur une autre planète que je le croirais les yeux fermés… En revanche ce que j’ai du mal à croire c’est que mon frère me repousse si violemment restant entêté face à la situation. Certes, de nombreuses années ont passé et il pourrait aussi bien être marié et divorcé et remarié que cela ne me choquerai pas, mais le voir si … je n’ai pas de mots en réalité. Tout ce que je sais c’est que ce n’est pas le Tommy que j’ai connu. Ce n’est pas le frère avec qui je partageais une profonde passion pour la musique ou encore avec qui je mangeais des bretzels en refaisant le monde… Ce n’est pas le Tommy qui est venu me consoler à la mort de ma jumelle et qui m’a dès lors protégée comme la prunelle de ses yeux. Alors, quand il dit que je ne sais plus qui il est, je sais, malgré moi et mes espoirs, qu’il a raison. Mon estomac se noue un peu plus face à cette dramatique vérité. Nous qui nous connaissions par cœur dans le temps. Que lui est-il arrivé ? Est-ce seulement cet accident qui l’a changé à tel point ? Je n’ose même pas lui poser la question. Je n’ai même pas de mots pour échanger à ce sujet. Même si au fond, je sais qu’il n’est pas à mes côtés pour rendre la situation moins grave. « Tu mens » je réponds simplement. Ces deux mots sortent tels des cisailles mais uniquement parce que je ne veux pas y croire. Je ne veux pas qu’il me dise une telle chose ! C’est injuste ! « Je vois juste le regard d’un petit garçon effrayé, pas d’un homme qui cherche à épier ses pêchés. Je vois un homme brisé. » je rétorque alors. Les larmes hachent mes mots mais sont le reflet exact de ce que je veux lui dire. Quelque part, j’aimerais le provoquer assez pour qu’il fasse tomber le masque. Au fond de moi, pourtant, je sais qu’il ne le fera pas, j’en suis persuadée. Tout simplement parce que je crois également qu’il est perdu au milieu de tous ses ressentis.

Soudain, comme si la provocation avait en quelques sortes portée une partie de ses fruits, Thomas me révèle quelques données. Sa séparation avec son ex et sa nouvelle sexualité, le fait qu’il soit désormais musicien, un grand musicien, ce qu’il a fait à Eliza aussi… Bien sûr tout ça me brise profondément, si je peux l’être un peu plus après quatorze ans de coma. Mais s’il croit que je vais abandonner la partie parce que sa vie semble plus que désastreuse. « Tu as raison Tommy t’es devenu un type arrogant et infâme, tu ne devrais même pas être là ! Je me demande pourquoi le personnel soignant t'as laissé à mon chevet vu que tu es si dangereux !… Tsss, tu es conscient que tout ce que tu me dis ne me fera pas abandonner l’espoir de retrouver mon frère ! Je me battrai pour toi ! Que tu changes de pays ou que tu restes. Tu crois que je ne culpabilise pas de te voir comme ça ? Et j’ai également du mal à croire que tu aies à tel point changé parce que j’étais dans le coma… si c’est réellement la seule raison, il est temps de changer ! De te reprendre en main et de laisser le passé derrière toi… Ah ça non je ne te lâcherai pas Thomas ! Tu peux me croire ! » J’ai tellement envie de lui balancer la peluche que je vois sur le chevet à côté de ma tête en pleine face pour le secouer ! S’il savait comme je suis triste de le voir ainsi. D’être l’objet de sa tristesse, de sa culpabilité et surtout de sa décadence… J’aimerais vraiment pouvoir profiter de mon retour parmi les vivants pour le booster et faire de lui l’homme qu’il devrait être !

« Quant aux anniversaires, il est hors de question qu’on fête quoi que ce soit autour de mon coma. Je te le promets Thomas. Déjà pour toi parce que cela n’a rien de sympa et pour moi également parce qu’il est hors de question que j’en fasse une raison de me remémorer ce que je n’ai pas vécu. » Je souris, essayant de me détendre et de détendre l’atmosphère…. « Au moins, si t’es devenu à ce point arrogant, insolent et imbuvable c’est que je t’ai manqué ! » Je ne sais pas si cela va l’aider à se relâcher un peu, mais la question qui me vient en tête risque de relancer la machine à distance. « Mais dis-moi, pourquoi ne peux-tu à ce point pas être proche, physiquement, de moi ? Tu as envie de me manger ? » Oui, je sais, je suis maladroite mais j’essaye de comprendre l’endroit et les conditions dans lesquelles je me suis réveillée.
Thomas A. Balhian
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Posté le Mer 22 Aoû - 11:00
Pourquoi ne pouvait-elle pas simplement laisser tomber ? Pourquoi elle devait s'acharner et démonter mes arguments un par un ? Plus elle parlait, plus j'avais envie de fuir, plus j'avais envie de quitter la pièce pour ne plus jamais revenir, ni la voir. Elle était réveillé, c'était ce que j'avais voulu non ? Maintenant je devais passer à autre chose, maintenant je devais penser à d'autres choses. Je ne pouvais pas laisser le passer derrière moi, je ne pourrais rien oublier car la douleur serait physiquement toujours là. Car elle ne disparaîtrait jamais et qu'elle serait là pour me rappeler combien j'avais failli la perdre. Je ne pourrais jamais oublier. Fermant les yeux, je préférais ne rien dire ne rien ajouter, car elle n'aurait jamais la possibilité de faire ce qu'elle voulait. Elle serait prisonnière d'eux, rien de plus. Même sa tentative d'humour ne suffit pas à me faire relever les yeux vers elle. Il n'y avait rien à sauver, rien à dire pour elle, pour lui faire croire que ça serait possible. Soupirant, je secouais la tête, ayant du mal à croire que j'allais sincèrement prendre cette décision, que j'allais sincèrement abattre ce genre de cartes pour lui faire mal, pour la blesser, pour m'assurer qu'elle comme Eliza garderaient leurs distances. « T'es resté une ados... », commençais-je par dire en faisant référence à cette histoire de vouloir la manger. Oui elle avait raison, c'était pour ça que je gardais mes distances, mais je ne lui ferais pas le plaisir de lui dire, car il était préférable que le monde reste mortel et classique pour elle. Il était préférable qu'elle n'y souffre pas sans raison.

Me relevant, j'évitais soigneusement son regard, « T'es pleine de certitude Anya, mais les gens changent, j'ai changé et je ne pourrais pas revenir en arrière, pas juste car tu es sortie du coma. J'ai passé 14 ans seul, et même si j'ai plus d'une fois rêvé que tu reviennes, j'ai quand même passé 14 ans seul. », car je ne voulais pas des autres, quoi qu'ils en disent, quoi qu'ils attendent de moi. Je ne voulais pas d'eux, je ne voulais pas de leurs compassion. « J'ai seulement commencé à envisager un avenir il y a quelques jours, et je pourrais pas y arriver si tu me pousses comme ça. », j'avais mal, car c'était injuste, terriblement. « Je t'aime Anya, mais j'ai réellement besoin de temps. », de temps pour savoir si oui ou non je pouvais l'avoir de nouveau dans ma vie sans en payer un prix trop élevé. Ce que je doutais, car d'ici quelques années, je devrais mourir pour disparaître d'ici. « Je suis lâche aussi. », soufflais-je en portant finalement mon regard sur elle. Oui j'étais lâche, mais elle n'en avait pas encore idée. « Et tu pourras pas me suivre dans les couloirs. », elle ne pouvait déjà pas se relever, je ne voyais pas ce qu'elle pourrait faire pour me retenir. « J'appelle les parents sur le chemin du retour, maman devrait être là dans moins d'une heure. », concluais-je avant de lui tourner le dos pour avancer et franchir les quelques mètres me séparant de la porte. Pour le reste ? Je n'eus qu'à appeler pour annoncer la bonne nouvelle avant de prétexter d'avoir une obligation à laquelle je ne pouvais pas me soustraire et étrangement, ma mère ne dit rien. Après tout j'avais déjà été là pour ma soeur, l'être avec les autres ne serait pas vraiment utile.

   
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