Absurde, mais pas dénué de sens pourtant. J’allais parfaitement à l’encontre de ce que je voulais un peu plus tôt, la faire fuir n’étant plus en projet et pourtant je ne peux pas me permettre toutes ces choses, je ne peux pas me permettre de la laisser découvrir, mais elle a raison sur un point, quand bien même je ne voulais pas lui faire du mal, je n’avais pas à lui faire la moral. Je n’étais pas son père, ni qui que ce soit ayant la moindre importance. J’étais un inconnu, rien de plus, « C’est vrai, pardon. », finis-je par m’excuser avant de jouer à un autre jeu un peu plus léger, mais d’autant plus dangereux. Ses émotions je les sens et elles me parasite, pourtant je continue, comme si je n’avais pas peur de me bruler. Finalement elle rentre dans mon jeu, s’avançant à son tour pour finalement me toucher en m’assurant que bien qu’elle m’embrassait, elle n’allait pas coucher avec moi. C’était une bonne chose, une bonne nouvelle pour elle, peut-être moins pour moi, mais je préférais mille fois ce genre de comportement. Et puis ces derniers mots et la fuite qu’elle prend lentement, c’est con mais elle m’arracha un sourire plus sincère. Elle était un mystère complet à mes yeux et pourtant je restais là à l’observer, à chercher à comprendre chaque chose clochant ou non chez elle. « Tu fais bien, même si tu loupes quelque chose… », soufflais-je avant de m’éloigner à mon tour.

« Les mecs sont un peu cons quand ils voient une fille comme toi tu sais. T’as de la chance d’être tombé sur un ange comme moi. », je n’étais pas un ange, mais je pouvais au moins me prétendre être son ange gardien à elle. Être la pour la protéger au besoin, pour la surveiller. Enfin pas la surveiller comme un malade dans une ruelle, mais faire attention à elle et ce qu’elle pourrait cacher et qui m’obsèderait presque. C’était ma mission en quelque sorte de protéger l’humanité, mais ce ne l’était pas de le faire autant. Peut-être étais-ce simplement de l’humanité, je ne saurais dire, mais elle éveillait une part de ma personnalité qui demeurait un mystère. « Bon allez, je te ramène chez toi avant que quelqu’un ne t’arrache ma chemise à ma place. » déclarais-je après un clin d’oeil innocent pour le coup. J’avais fini de jouer, même si ce n’était pas évident là comme ça, je savais que c’était pour notre bien à tous les deux d’agir comme ça et d’éviter d’attiser encore plus ce feu. Reculant encore d’un pas, je commençais à marcher vers la sortie de la ruelle qui n’était plus très loin. Je ne marchais pas vite, attendant qu’elle me rattrape tout simplement pour savoir ou je devais aller. Ok, vouloir encore la ramener après ce qu’on s’était dit était peut-être un peu stupide, ou effrayant, mais ce n’était pas fait avec de mauvaises intentions.

Elle avait marqué un point, mais je restais persuadé que je n’étais pas la bonne personne pour elle, encore moins pour ce genre de jeu, alors il était préférable de la ramener chez elle, ce que je fis sans vraiment tarder, la jeune femme ayant retrouvé sa place sur mon dos jusqu’à me guider vers un endroit des plus vétuste, dangereux à n’en pas douter. Comment pouvait-elle être encore en vie en étant là ? Comment pouvait-elle ne serais-ce que vouloir y vivre ? C’était un coupe gorge, une condamnation à mort, mais je n’avais pas le droit de juger, à la place je rentrais dans l’immeuble désigné, montant les marches jusqu’à ce qu’elle ne réclame à retrouver le sol et qu’elle n’ouvre la porte pour me révéler l’endroit ou elle se cachait. Sans vraiment prévenir d’ailleurs, elle retira ma chemise pour me la rendre et avec ce geste anodins, elle se révéla à nouveau. J’avais beau avoir été entrainé à ne pas me laisser distraire, en cet instant, son corps m’appelait complètement et après une contemplation bien trop longue, je détournais finalement les yeux. Ne pas en abuser, ne pas dépasser les limites. Pourtant avec sa proposition, dire non devint difficile et finalement, je fis un pas dans l’appartement, refermant la porte derrière moi avant de franchir les quelques mètres qui nous séparaient l’un de l’autre pour glisser une main sur sa joue. Qui était-elle ? Pourquoi m’attirait-elle ? Evitant l’impact, j’embrassais seulement son front avant de la supplier, mes lèvres toujours contre sa peau, « Habilles toi s’il te plait. », que j’évites toute connerie la maintenant. Ce n’était pas du tout quelque chose que je devais laisser se produire maintenant, pas avec une fille que je venais de croiser et pas en sachant ce que j’étais moi.

Je n’étais pas du genre à jouer, pas volontairement, pas sans raison, mais je n’avais aucune raison de le faire, bien au contraire, « On avait déjà parlé de ce qu’il ne fallait pas faire devant un mec ? Se mettre en sous vêtement c’est vraiment, vraiment sadique ! », soufflais-je dans un rire retenu avant de m’éloigner et détourner les yeux pour ne pas profiter de cette presque nudité, à la place je regardais l’appartement, posant des questions bateau le temps qu’elle s’habille, « Le quartier est pas un peu chaud ? », pour y être venu plus d’une fois pour traquer des occultistes, je savais ce qu’on pouvait y trouver et je savais combien les hommes y vivant pouvaient-être dangereux et cruel entre eux. C’était un course contre la montre, un combat perpétuel que seul les plus forts ou les plus malins pouvaient gagner.