Félicitation à Ada et Morgan

Depuis la diffusion d'une vidéo montrant un homme faisant de la lumière avec ses mains se faire tuer par un autre avec un poignard, le monde s'interroge. Existe-t-il autre chose que des hommes sur terre ?
 
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 "your words in my head, knives in my heart" tholen

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Thomas A. Balhian
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Posté le Mer 12 Déc - 21:21
"your words in my head, knives in my heart" tholen Tumblr_on70qlXzx91w4k53ko1_400Dès l’instant où le monde avait cessé de s’écrouler autour de moi, une autre forme de peur m’avait étouffé. Ce que je touchais se transformait en cendre et ça voulait forcement dire que je pourrais les briser tout les deux. Elle avait vu. Anya avait vu et Nolen… Il avait voulu m’aider et j’avais réduit un vêtement en poussière. J’étais censé les retrouver comment ? J’étais censé me dire que j’avais le droit à cette vie malgré le fait que j’étais de toute évidence devenu un balise vivante ? J’avais prit peur et dès que ce connard d’archiviste avait accepté de ne plus me faire imploser, j’étais rentré chez moi. Je devais disparaitre. Je devais faire ce que j’aurais du faire depuis le jour ou j’avais comprit que je n’étais plus humain. Rester là, devant eux… Croire que je pouvais vivre la moindre chose avec eux… C’était stupide. Alors si je les aimais un minimum, je devais partir, je ne devais pas rester. Je devais absolument cesser de penser à moi. J’aurais voulu être égoïste, mais je les aimais et c’était devenu brusquement beaucoup plus douloureux que la soif elle-même. L’idée de pouvoir les anéantir… Il était plus uniquement question de les blesser à leur en prendre la vie. Il était bien question de les tuer purement et simplement. De les faire disparaitre de la surface de la terre. Et ça, je ne pouvais pas, je ne pouvais absolument pas le supporter. Sauf que remettre les pieds chez moi n’avait rien changer, au contraire. Tout ce que j’avais touché, de la valise au téléphone, tout avait été réduit en poussière. Je devais disparaitre sans rien reprendre de ma vie ? Je devais réellement fuir éternellement sans rien pour me le rappeler lui ? Pour me rappeler ma soeur ?

Ce soir là, comme d’autres avant lui, j’avais sincèrement voulu mourir, mais comme à chaque tentative j’en fus incapable. Non pas parce que je ne voulais pas réellement mourir, mais bien parce que dans ce jeu macabre, je n’avais le droit de prendre aucune décision. J’avais bien pensé à aller trouver un Traqueur, ou faire quelque chose de stupide pour qu’on me tue, mais si on me tuait… Il y avait un risque pour lui et je refusais de lui faire le moindre mal. Je ne pouvais pas m’y résoudre. Je ne pouvais pas être la cause d’une quelconque souffrance que le temps ne pourrait pas oublier. Car bien sur que disparaitre était la pire chose à faire, surtout après tout ce qu’on avait partagé, mais le tuer était pas une sentence bien plus cruelle ? Si. Il y aurait d’autre personne pour lui, il ne serait pas éternellement seul, du moins pas en étant vivant.

J’avais donc été au seul endroit qui pouvait encore me contenir. J’avais retrouvé cette femme qui semblait si heureuse de me revoir et j’avais prié pour que quelque chose se produise. Mais cette nuit n’avait fait qu’amplifier ma puissance, me faisant saisir la magie d’un autre. Et il n’y avait aucune réelle solution pour ça, si ce n’est m’entrainer, encore. Je saisissais à peine les premiers pouvoirs qui étaient mien et aujourd’hui, je devais appréhender un nouveau. Cela me semblait presque impossible, mais ce qui l’était réellement c’était de ne pas retourner vers lui. Ces quelques jours semblaient se transformer en une éternité de souffrance et pourtant cela ne restait qu’une poignée d’heures. Trois, bientôt quatre journées loin de lui à me maudire d’être voué à détruire tout ce qui m’approchait. Mais c’était mieux ainsi, du moins c’était ce dont j’étais persuadé jusqu’à ce que je les entendes parler de ce nouvel article posté sur ce blog. Une photo, celle d’un homme. La curiosité m’avait fait m’approcher de l’ordinateur en question et il ne me fallu qu’un regard pour comprendre, pour le reconnaitre. Il n’y avait pas mille hommes lui ressemblant dans le monde et le mien semblait vouloir ce consumer à nouveau. Quoi que je fasse pour l’ignorer, pour le fuir, j’avais l’impression que le monde voulait que je retourne à lui. Et en effet, je ne pouvais pas demeurer loin de lui aujourd’hui, pas en ayant vu. Il était en danger, tout autant que si j’étais resté. À l’exception faite que là… Il était question de combien j’aurais pu le détruire.

Paniquant, j’avais quitté l’hôtel pour rejoindre l’immeuble ou vivait l’homme et après avoir involontairement tapé sur le bouton de l’ascenseur, je l’avais vu brunir. Comprenant le message, j’étais monté par les escalier, ignorant ne serais-ce que l’avertissement qu’il pouvait y avoir eu. Je devais m’assurer qu’il était vivant. Je devais m’assurer qu’il n’avait rien. Arrivant à son étage, j’avais fini par m’arrêter devant sa porte le coeur serré. Je ne réfléchissais pas, c’était là le coeur du problème, car j’avais frappé comme un idiot, serrant la poignée par peur qu’elle ne soit pas tournée et bien évidemment, cette dernière ne fut plus qu’un tas de cendre entre mes doigts. La porte ceda presque aussitôt, me laissant ainsi rentrer sans que je ne m’y attende vraiment. Qu’est-ce que je foutais ici ? Pourquoi j’étais venu ? J’allais réduire cet appartement en cendre… « Nolen ? », l’appelais-je alors que j’avançais dans les lieux en essayant de ne rentrer en contact avec aucuns éléments, « J’ai vu l’article et… », et j’ai décidé de revenir malgré ma décision de disparaitre à jamais de ta vie ? Pourquoi je ne pouvais définitivement pas être un humain normal ? Pourquoi je devais souffrir ? Pourquoi je devais subir chaque instant ? Pourquoi je ne pouvais pas tout simplement l’aimer lui ? Aimer cette humanité qu’il faisait grandir ? J’étais tétanisé par la peur, incapable de réellement savoir comment réagir en cet instant. La seule chose sûre était bien que je ne voulais que d’autre l’ai trouvé. Je ne voulais pas qu’il meurt. « Nolen ? », répétais-je un peu plus tremblant alors que j'avançais un peu plus dans les lieux. J'avais besoin de le savoir vivant.
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Posté le Jeu 13 Déc - 10:55
Bien avant la fin de la nuit, l’orage avait cessé et les choses semblaient prêtes à rentrer dans l’ordre. C’était le cas, du moins, concernant la météo. Mais outre les ruines laissées dans les rues par cette soirée d’horreur, un amoncellement de cendres s’était installé dans la bouche de Yerathel. Choqué et perdu, il avait quitté l’hôpital à la façon d’un automate, en regardant droit devant lui et en ignorant le monde extérieur, jusqu’à pouvoir trouver refuge dans sa maison, comme si les murs de son appartement pouvaient le protéger du désastre ambiant. Il y resta enfermé quatre jours entiers, à ignorer superbement chaque fois que son téléphone sonnait ou que quelqu’un venait frapper à sa porte, à moins que ce ne soit un livreur venu lui apporter de quoi survivre loin du monde jusqu’à ce qu’il décide de remettre un pied dehors. Et il n’en avait aucune intention, à vrai dire. Il envisageait même sérieusement de quitter tout bonnement la ville et de retourner faire sa vie ailleurs, en disparaissant purement et simplement. Mais quelque chose le retenait encore et toujours, quoiqu’il mette toute son énergie à ne pas se demander quoi. La réponse restait, hélas, terriblement évidente, qu’importe les oeillères qu’il s’efforçait de porter. Pourtant, il n’avait eu aucune nouvelle de Thomas depuis qu’ils avaient été séparés dans ce couloir à l’hôpital. Il n’avait pas cherché à en avoir et refusait obstinément d’essayer, mais se torturait chaque fois qu’il posait les yeux sur l’écran de son téléphone pour constater que le musicien ne cherchait pas à le contacter non plus. Heureusement pour l’occultiste, il avait bien d’autres choses à penser pour ne pas trop se concentrer sur la disparition du pianiste.

Le retour d’Enora dans sa vie, par exemple, occupait la plupart de ses pensées. Outre le fait qu’une personne de plus dans le monde connaisse son secret, ses craintes tiraient leur source de l’identité de cette personne. La jeune femme avait toujours été un électron libre, une force incontrôlable, si violemment soumise à ses émotions qu’il avait découvert sa véritable nature par le biais d’une violente dispute. Et pourtant, elle avait fait preuve d’une étrange douceur cette fois. Elle lui semblait même plus heureuse de le retrouver que véritablement en colère qu’il lui ait caché la vérité toutes ces années. Elle restait malgré tout fidèle au souvenir qu’il conservait d’elle, d’une femme particulièrement affirmée et sûre d’elle. Il s’inquiétait de l’avenir, de ce qu’elle voudrait obtenir de lui et de ce qu’elle voudrait changer dans sa vie. Il s’inquiétait de ne pas réussir à la raisonner et qu’elle fasse voler en éclat toute son existence. Il s’inquiétait, aussi, qu’elle ne soit pas mise de nouveau sur son chemin pour rien. Leur liaison avait duré presque dix ans et quoique Yerathel se soit convaincu depuis plusieurs décennies qu’elle ne représentait plus rien pour lui, il peinait à y croire maintenant qu’elle était de retour. Il s’était interrogé sur sa personne presque constamment le premier jour après l’orage, mais à force il se sentait devenir fou et son incapacité à la faire tout simplement disparaître le frustrait plus que de raison. Aussi, après deux jours, il s’était trouvé une autre source de conflit intérieur pour ne plus penser à elle.

Le choix logique s’était posé sur la magie et les événements venus troubler la tranquillité du monde au cours de cette nuit de cauchemars. Sa télévision restait constamment allumée sur une chaîne d’info en continu, bien qu’il ne se soit que rarement intéressé à ce qui se disait sur les plateaux de télévision. Les humains ne comprenaient rien, de tout façon. Lui non plus, cela dit. Mais se concentrer sur ses pouvoirs et leur contrôle l’aidait pas mal à se débarrasser de ses autres inquiétudes. Il mettait tant d’énergie à la méditation qu’il n’avait plus la force de penser au reste et c’était parfait, vraiment. Ça l’accaparait complètement, au point qu’il réussissait même à ne plus se rendre compte de son environnement. Aussi quand, au bout du quatrième jour, quelqu’un vint percer sa petite bulle de paix, il ne le remarqua pas tout de suite. Il n’entendit pas si l’on avait frappé à la porte ou tenté de le joindre sur son téléphone, ni même comment son visiteur impromptu avait réussi à pénétrer son sanctuaire. Depuis le parquet de sa chambre où il se concentrait entièrement sur sa magie, rien ne parvint à le perturber avant que la voix familière de Thomas ne vienne jusqu’à ses oreilles. Il rouvrit les yeux aussitôt que le jeune homme l’appela, mais resta de longues secondes sans bouger, toujours assis en tailleur sur le sol, soudainement tendu et le coeur battant la chamade. Sa première réaction fut d’être soulagé. Thomas était là et visiblement, il allait bien. Et surtout, il était revenu pour lui. Après avoir disparu quatre jours et imposé un silence radio. Cette pensée chassa l’apaisement pour souffler un vent de colère sur l’esprit de l’occultiste.

Après le deuxième appel, Yerathel se releva d’un bond, mais avant de se précipiter dans la pièce voisine, il se jeta sur sa commode pour appliquer un peu d’eyeliner sur ses paupières et enfiler des vêtements plus soignés que le jogging et le débardeur qu’il portait depuis deux jours. Thomas avait pris la fuite, dans ce couloir quand il l’avait repoussé et ensuite quand il n’avait même pas cherché à lui revenir. L’orgueil blessé de l’occultiste refusait d’ignorer ces faits pour l’instant et il était hors de question qu’il se présente devant le musicien en donnant l’air d’être affecté d’une quelconque manière. Il n’était pas aussi resplendissant que d’habitude quand il sortit enfin de sa chambre pour faire face à Thomas, mais son air indifférent et ses quelques efforts de maquillage suffisaient à faire illusion. “Thomas !” lança-t-il joyeusement, à la manière dont il le faisait quelques mois en arrière, quand le pianiste n’était rien de plus qu’un autre de ses protégés, le plus agaçant de tous et que Yerahtel ne lui offrait jamais plus qu’une joyeuse indifférence malgré les efforts constants du musicien pour l’agacer. “Tu es en vie, j’en suis enchanté.” ajouta-t-il, un peu plus froidement, avant de se détourner pour aller jusqu’à son bar où il se servit un verre de whisky. Il avala une longue gorgée d’alcool avant de se forcer à faire face au jeune homme. “Que me vaut le plaisir de ta visite ? J’imagine que tu n’es pas venu pour me faire un chèque, même si ce serait très apprécié. C’était ma veste préférée que tu as ruiné et elle m’a coûté très, très cher. Mille dollars devraient suffire pour couvrir les frais. Vois ça comme un prix d’ami.” déblatéra-t-il en jouant avec son verre. Il était particulièrement fier de réussir à ne pas flancher, malgré la douleur sourde dans sa poitrine. Mais après tout, Thomas le traitait avec le même irrespect qu’il l’avait toujours fait, n’est-ce pas ? Il avait fui, l’avait ignoré, exactement comme il l’aurait fait par le passé. Ça n’était que très naturel que l’occultiste lui offre le même traitement.  
Thomas A. Balhian
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Posté le Jeu 13 Déc - 12:22
"your words in my head, knives in my heart" tholen Tumblr_on70qlXzx91w4k53ko1_400La panique n’avait fait que grandir. Je n’avais aucune réponse à mes appelles et je l’imaginais déjà mort quelque part. M’avançant toujours plus dans l’appartement, je fouillais les lieux du regard jusqu’à ce qu’il ne sorte finalement de sa chambre. Un poids disparu presque aussitôt de mon coeur. Il semblait… Lui. Maquillé, habillé, jusque là rien n’indiquait qu’il pouvait aller mal et c’était une très bonne chose. Du moins jusqu’à ce qu’il ne parle. Mon coeur se serra à nouveau en l’entendant m’appeler comme il l’avait si souvent fait avant que nous ne… La suite de ses mots me fit d’ailleurs baisser les yeux. Un chèque ? Je… « J’ai aussi endommagé ta porte d’entrée. », répondis-je simplement sans osé le regarder. Je n’avais pas la possibilité de lui donner l’argent qu’il voulait pour sa veste, en grande partie car mon chéquier était en cendre, tout comme ma carte bancaire. Et le simple fait qu’il me demande de l’argent au final était la preuve qu’avec toute la bonne volonté du monde, je ne pouvais pas protéger les gens et penser les retrouver dès que je le voulais. Je l’avais déjà apprit une fois avec lui, mais là… Il était clair qu’il ne comptait en effet pas me laisser la moindre chance de revenir, ce qui n’était pas plus mal, si je revenais il allait mourrir non ? Ça serait pas juste une veste, ça serait ça vie. « Je passerais à la banque pour… », je ne pourrais même pas prendre le chèque, les rare fois ou j’arrivais à ne pas tout détruire étaient réellement rare. Quand je dormais à la limite il se passait rien, mais je n’arriverais jamais à lui donner un chèque… Et puis de toute façon en quoi ce chèque était important ?

J’avais plus mal encore. Il était vivant, mais il était tellement loin de moi… C’était insupportable, « Je suis désolé, je voulais pas… Je te promets que je voulais pas. », murmurais-je presque alors que je relevais les yeux sur lui, sur l’indifférence qu’il me renvoyait. J’arrivais pas à lire en lui moi, je savais pas si c’était réellement lui ou si il y avait une chance pour que ce mur de glace ne soit qu’une façade. J’avais peur pour lui, peur de le perdre réellement et j’étais prêt à subir sa colère, du moins je le croyais, car dans les faits… Sa colère me faisait bien plus mal que tout ce que j’avais pu vivre jusqu’ici. « Nolen… Je… », je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas quoi faire. J’avais avancé vers lui pour finalement m’arrêter à un pas de lui, parce que je ne pouvais plus le toucher sans que cela lui coute des vêtements dans le meilleur des cas. Serrant les poings et soufflant pour garder mon calme, « Le principale c’est que tu sois vivant… », déclarais-je en faisant un pas en arrière. C’était le principal. Juste le principal. Son indifférence… Même si j’avais l’impression de mourir face à elle, c’était toujours mieux que le savoir mort. Il était vivant. Il était vivant.

Pourtant partir c’était aussi devenu impossible, parce que comme à chaque fois, quand j’étais avec lui, j’avais envie de rester. Sans doute aurais-je du demander à quelqu’un de l’appeler pour moi, mais ça n’aurait pas été la chose la plus triste au monde ? La situation était déjà triste et pitoyable. « Je voulais pas te déranger, je voulais juste savoir si ça allait et je voulais pas faire plus de dégât… » et je ne parlais peut-être pas uniquement de la porte, mais bien de ce qui se passait à présent. Cette réalisation, cette souffrance et cette douleur d’être face au néant. Il m’avait fait croire que je pouvais avoir quelque chose, mais au final, la seule chose que je pouvais vraiment avoir c’était la souffrance. Je devrais partir, ou finir ma vie dans cet hôtel. Mais je ne devais plus espérer la moindre chose. Je devais passer mon chemin, je devais pas rester. Si je l’aimais, car c’était ça la véritable question, si je l’aimais je ne devais plus m’imposer à lui.
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Posté le Jeu 13 Déc - 13:43
Il aurait fallu être aveugle pour ne pas constater l’effet que les mots de l’occultiste avaient sur Thomas. Hélas, Yerathel n’était pas aveugle et bénéficiait en plus d’un don aiguisé pour ressentir les émotions des autres. Sa magie nécessitait un contact physique pour s’opérer, mais il connaissait Thomas depuis des années et ses émotions lui étaient si familières qu’il n’avait plus vraiment besoin d’utiliser son don pour les reconnaître sur son corps. De sa posture au son de sa voix, en passant par la moindre crispation sur ses traits, peu à peu l’occultiste avait appris à le lire comme un livre ouvert. S’il voulait le toucher désormais, ça n’était que pour effacer la peine qu’il créait tout seul et probablement n’aurait-il même pas eu besoin de faire appel à sa magie pour cela. Un tout petit peu d’attention et de douceur auraient eu le même effet. À la place, le mage fixa son regard sur un point juste un peu à gauche du visage du pianiste, portant toute son attention sur un détail d’un tableau accroché au mur et usa de toutes ses forces pour ne pas regarder ailleurs. Tant pis s’ils souffraient tous les deux et qu’il agissait comme un enfant. Il avait pris la décision irréfléchie de s’ouvrir à cet homme, de lui offrir une chance et de laisser tomber ses murs pour lui, et à quel prix ? Il était hors de question qu’il laisse à Thomas une occasion de lui briser le coeur et à en croire les événements des jours précédents et sa façon d’agir en ce moment, ils frôlaient ce drame de trop près. “Je t’enverrai la note du serrurier, alors.” souffla-t-il avec la même indifférence feinte. Pourquoi ? Il ne comprenait pas bien depuis quand il se barrait à ce point d’orgueil. Ça n’était pas son genre, pourtant, il était même plutôt ouvert et toujours prompt à pardonner les erreurs. Sauf quand il risquait d’être blessé aussi, visiblement. Et Thomas le savait. Ils avaient parlé de Nakula, ils avaient déjà affronté les difficultés à s’offrir l’un à l’autre. Le jeune homme aurait dû se douter que prendre la fuite ne ferait que réveiller les craintes de l’occultiste. Ça ne l’avait pas empêché de le faire quand même.

Tout aurait pu s’arranger, si Thomas avait fait un effort. Ou du moins, Yerathel s’entêtait à y croire, tendu comme jamais tandis que le pianiste entreprenait un rapprochement pour finalement s’arrêter à un pas devant lui. Suffisamment proche pour qu’il puisse le toucher, désormais, et que d’une seule caresse toute la souffrance s’envole. L’occultiste préféra crisper ses doigts un peu plus fort sur son verre, mais sa détermination flancha juste assez pour que son regard ne revienne se poser sur le visage de l’homme dont il écouta les excuses sans parvenir à retenir son amertume. Il le laissa pourtant terminer, s’éloigner et faire la démonstration de son habituelle auto-flagellation plus vraiment charmante aujourd’hui. “Si l’on en croit ma porte, tu as terriblement échoué à ne pas faire plus de dégâts.” Il méprisait profondément chaque intonation venimeuse dans ses paroles et plus encore la grimace froide sur ses traits, mais se révélait incapable de lutter contre, porté par un instinct de survie qu’il ne soupçonnait pas avoir. “De quoi tu t’excuses, au juste ?” reprit-il, plus dur encore, de moins en moins capable de contenir sa colère. “D’avoir Dieu sait comment fait disparaître l’une des pièces les plus précieuses de ma garde-robe ou d’avoir disparu pendant quatre jours sans donner signe de vie ? Ou peut-être parce qu’une fois encore, tu m’as repoussé dans un moment délicat, où tu aurais visiblement eu besoin d’aide ? Dis-moi, je suis curieux.”

Pour la première fois depuis plusieurs minutes, l’homme se décida à bouger à son tour et fit quelques pas dans la pièce, s’éloignant autant que possible de Thomas. S’il avait été honnête juste une seconde, sans doute aurait-il pu reconnaître qu’il n’avait pas cherché de contact non plus. Et il n’avait pas l’intention de le faire de si tôt, d’ailleurs. La présence d’Enora hantait désormais sa vie, fantôme trop encombrant pour accepter l’existence d’un autre. Il voulait fuir, l’avait fait, mais refusait d’accepter que Thomas le fasse aussi. Heureusement, l’hypocrisie ne l’étouffait pas. “À vrai dire, ne réponds pas, ça m’est égal.” décida-t-il en se laissant tomber dans le fauteuil le plus proche, où il s’offrit une nouvelle rasade d’alcool. “Si tu me disais plutôt pour quelle obscure raison tu me croyais en danger ? Ou encore pourquoi est-ce que ça t’intéresse soudainement de savoir comment je vais ?” Il conservait l’espoir que le jeune homme trouverait quoi dire pour apaiser sa colère, mais s’il avait bien appris une chose au fil des années, c’était que Thomas excellait dans l’art de prendre la fuite et pas seulement physiquement. Le traitement injuste qu’il lui faisait subir actuellement avait plus de chance de le faire disparaître de nouveau que d’apaiser qui que ce soit et malgré tout, il n’arrivait pas à s’en empêcher.
Thomas A. Balhian
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Posté le Jeu 13 Déc - 14:33
"your words in my head, knives in my heart" tholen Tumblr_on70qlXzx91w4k53ko1_400L’indifférence, je voulais croire que je pouvais la supporter, mais plus il l’exposait, moins je savais faire face. J’étais désolé, sincèrement et j’aurais aimé que tout soit différent, mais… J’avais échoué, oui et les mots qui finirent par sortir de sa bouche se firent de plus en plus fort, violent. J’avais de nouveau baissé les yeux, conscient que ma disparition était bien au dessus du reste de mes conneries. J’avais dit que je serais là, mais jamais je n’aurais pensé un seul jour me retrouver ainsi doté d’une malédiction plus lourde encore. Les yeux fixé sur le sol, j’étais incapable de bouger, incapable de répondre. J’étais juste là, le coeur battant douloureusement dans ma poitrine alors que l’air semblait se faire de plus en plus rare. J’avais poussé l’homme si souvent à bout que j’avais cru tout connaitre, tout savoir de ses colères, mais aujourd’hui, je découvrais une facette de sa personnalité qui était bien plus douloureuse encore. Pour moi. Et pour lui, enfin je le supposais. Silencieux, je l’étais resté même lorsqu’il avait cherché à savoir pourquoi je le croyais en danger. Durant un instant j’avais ignoré le fait que peut-être il n’avait pas vu le poste, je m’étais plutôt dit qu’il devait se penser en sécurité, que la photo n’était pas assez nette, qu’on le reconnaissait uniquement car il était là ce jour la, car je le connaissais, mais Nolen était prudent et le fait qu’il ne sache pas en fait… Relevant les yeux vers lui je ne fus pas réellement capable de soutenir son regard et c’est ridiculement que je détournais de nouveau les yeux. « Il y a eu un nouvel article sur le blog et y’a une photo de toi… », soufflais-je la gorge noué. J’avais eu peur qu’on le trouve, tout simplement, peur qu’il se fasse tuer, « Il y a un appel à témoin te concernant et j’avais peur qu’on te tombe dessus et que tu sois… » mort.

Reculant d’un pas, j’avais envie de disparaitre, très sincèrement, mais j’avais aussi envie de croire que Nolen puisse être encore une fois une solution à toute ma souffrance. Un espoir stupide, illogique très certainement, pourtant il restait là, quelque part. « Je suis désolé d’avoir disparue. », finis-je par murmurer alors que mes yeux s’emplissait de larme. Elle était loin cette époque ou je pouvais ne serais-ce que faire illusion. Aujourd’hui j’étais déconstruit, incapable de faire semblant, incapable de duper l’ennemie. « Je détruis tout ce que je touche, j’aurais pu te… Ce soir là, j’aurais pu et… Et je pourrais pas si je te tue toi. », non, je ne pourrais pas, c’était évident, tout comme c’était évident que tout me dépassait. « Depuis le début je peux pas te blesser toi. Je suis pas assez fort pour atteindre ton cerveau, je suis pas assez fort pour te blesser et j’ai pas envie de ton sang, mais là… C’est ce que je touche qui… Je peux te tuer, c’est plus juste une crainte stupide, je peux te tuer et je veux pas, je veux pas te faire disparaitre, je peux pas ! », les larmes continuaient à creuser mes joues alors que la vérité tombé. Je n’avais jamais été un réel danger pour lui avant aujourd’hui et maintenant que c’était le cas… « Toi tu fais le bien et moi je détruis des choses ou des gens… Comment je peux te laisser m’aider ? Comment je peux prendre le risque ?! », continuais-je en sachant très bien que tout ça n’aurait pas le moindre sens. J’avais promit, je n’avais pas tenu ma promesse. J’avais juste échoué, encore une fois, car j’étais faible et aujourd’hui j’étais face à un mur. La seule personne capable de me rendre vivante, humaine était aussi la seul à pouvoir m’anéantir en disparaissant.

« J’ai changé Nolen, j’ai changé grâce à toi, je suis quelqu’un de meilleur et j’avais envie d’y arriver, mais maintenant… Y’a plus un seul endroit ou je risque pas de faire mal à quelqu’un. », et à l’hôtel, on me poussait à user de ces dons avant même que je ne sache les maitriser. Jusqu’ou je pouvais aller, ce que je pouvais faire. On ne voulait que des réponses, que des limites à trouver et repousser, on ne voulait à aucun moment m’aider. Le seul qui avait jamais voulu le faire c’était lui et je savais qu’il en avait conscience. Il savait que je ne mentais pas, il savait que j’avais peur, il le savait. « Tu sais que je mens pas, tu le sens. » déclarais-je la voix cassé en reculant d’un nouveau pas. « Je voulais pas Nolen, je voulais pas fuir, pas avec toi, pas cette fois. », je secouais la tête pour refuser l’éventualité, la vérité qu’il y aurait derrière ça. Je ne le faisais pas pour moi, quoi que si en fait, le perdre serait la pire chose qu’il puisse m’arriver. « Je te jure que c’est vrai, je t’aime et rester loin de toi c’est la pire chose au monde, mais… », passant une main sur mon visage, je soufflais, cherchant à reprendre contenance, « J’ai sans doute tort, mais si tu pouvais détruire la personne que t’aime sans faire attention ? Si une simple étreinte pouvait anéantir l’autre ? Tu crois que tu prendrais le risque ? C’est égoïste, mais là au moins t’es vivant et quelque part dans le chaos je sais que tu es vivant et c’est le plus important. », un pas de plus en arrière, le coeur toujours aussi douloureux, inconscient aussi de ce que je pouvais dire, de ces vérités plus douloureuses encore que je venais d’avouer. « Je voulais juste être sûr que tu étais vivant et je rembourserais tout. »  même si la chose qui avait le plus d’importance en cet instant ne pourrait jamais être rembourser, au moins il serait en vie non ? Au moins il serait en vie et moins non, mais je m’en fichais, j’avais pas le droit de rester. Je n’avais pas le droit de lui faire le moindre mal.  
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Posté le Jeu 13 Déc - 19:32
Entraîné à faire semblant depuis des siècles, Yerathel n’eut pas beaucoup de mal à retrouver l’apparence de l’indifférence qui le réconfortait tellement. Il se sentait horrible et se savait injuste, mais derrière ses mensonges, il était surtout à l’abri d’une douleur supplémentaire et d’une blessure plus profonde infligée à son orgueil. S’il ne laissait pas Thomas entrer, il ne le laisserait pas le briser. C’était d’une logique absolument imparable, qui vola malheureusement en éclat lorsque le jeune homme consentit à expliquer les raisons de sa présence. Avant de réaliser vraiment, Yerathel eut l’audace d’être vexé et encore un peu plus blessé. Thomas n’était pas revenu parce qu’il regrettait ou qu’il voulait le récupérer, non, mais seulement parce qu’un crétin avait posté une photo sur un blog stupide. Et si cette photo n’existait pas, alors quoi ? Ils ne se seraient jamais revus ? Cette histoire se serait arrêtée juste comme ça, sans un mot d’adieu ? Il ne méritait donc pas mieux aux yeux du pianiste. Pourtant, bien avant qu’il n’ait le temps de se laisser envahir par la colère, l’occultiste se figea et abandonna sa bouderie ridicule pour relever les yeux vers le jeune homme. Une photo avait été prise et postée, on le recherchait. Dans quel but ? Il ne fallait pas être un génie pour deviner de quoi il retournait et ça n’était hélas pas la première fois que Yerathel se retrouvait mêlé aux histoires de ce journaliste de pacotille. Au point qu’il avait même activé les notifications de ce stupide blog, histoire d’être sûr que ni lui ni Thomas ne seraient plus jamais mis en danger par ces inepties. Son regard se posa sur le téléphone portable sagement posé sur le meuble sous la télévision, écran contre le bois. Bien sûr, il ignorait l’appareil depuis des jours et n’avait pas pris la peine de le regarder une seule fois aujourd’hui. C’était lui, le vrai crétin dans cette histoire. Il ferma les yeux, accablé par sa propre stupidité, et inspira doucement jusqu’à être de nouveau en pleine possession de ses moyens.

“Eh bien, comme tu peux le voir, je suis en vie et en pleine forme. Sens toi libre de retourner vaquer à tes occupations loin d’ici.” cracha-t-il quelque part entre colère et froide indifférence. “Je peux prendre soin de moi-même, je n’ai pas besoin de ton assistance.” Il s’en était sorti tout seul pendant plus de deux mille ans, le jour où il aurait besoin d’être secouru n’était pas encore né et tant qu’il aurait son mot à dire, il ne viendrait même jamais. Il faudrait quand même qu’il s’occupe de cette affaire, mais il se révélait trop fier pour le faire devant Thomas ou pour montrer le moindre signe de défaillance. Malheureusement, ses capacités à faire bonne figure étaient mises à mal par la détermination du jeune homme à lui prendre la tête et loin de suivre le conseil de l’occultiste et de prendre de nouveau la fuite, ce dernier préféra répondre de ses actes. À croire qu’il venait soudainement de gagner en maturité. Non sans difficulté, Yerathel se força à lever les yeux au ciel et à conserver son air presque ennuyé aussi longtemps que possible. Mais les larmes dans les yeux de l’altéré, ses mots… il ne pourrait pas lutter éternellement et il le savait. Ne pas lui tendre la main quand il se tenait là, misérable et le coeur brisé, était déjà au-dessus de ses forces, mais Thomas finit de l’achever pour de bon lorsqu’il laissa échapper des mots plus qu’inattendus.

Depuis soixante ans, l’occultiste s’efforçait de ne pas ressentir ce genre d’affection pour une autre personne et honnêtement, il s’en sortait à merveille. Mais depuis Thomas, les choses avaient changé. Il ne cherchait plus à repousser ces sentiments et priait au contraire pour qu’ils lui reviennent. Il s’était demandé, si souvent, ce qu’il ressentirait quand ce serait le cas. Ce que ça lui ferait d’entendre quelqu’un lui dire ces mots pour la première fois depuis si longtemps. Il avait imaginé tellement de choses, tellement de scènes grandioses, intenses… Toutes joyeuses. Il avait imaginé à quel moment il aurait enfin ce genre de sentiments pour cet homme, à quel moment il aurait le courage de l’admettre à voix haute. Quand, enfin, Thomas s’y risqua, son propre coeur ne rencontra que le vide et tout son corps s’alourdit, comme si l’on venait de le plonger dans un bain d’eau glacée jusqu’à l’engourdir totalement. Bien sûr qu’il fallait que ce soit maintenant et que ce soit, avec ça, la déclaration d’amour la plus déprimante qu’on ait jamais vu. Il ne méritait pas mieux. “Arrête ! Tais-toi !” Sans le remarquer, il s’était levé et tourné vers le jeune homme sans approcher et sa voix avait gagné quelques décibels. Peut-être qu’il hurlait même complètement. “Ça ne t’est jamais venu à l’esprit que j’aurais pu t’aider ? N’est-ce pas ce à quoi j’occupe mon temps depuis cinq ans ?” Il ferma la bouche et secoua la tête, essayant tant bien que mal de retrouver son calme, mais échouant lamentablement. Un rire presque hystérique lui échappa tandis qu’il cachait son visage entre ses mains. Il pouvait prétendre autant qu’il le voulait, mais cette déclaration l’achevait plus que tout le reste et c’était tout ce qui animait désormais sa colère. Dire qu’il avait un jour douté pouvoir ressentir cela pour Thomas. Il n’avait aucun doute, maintenant et réalisait même que ça n’avait rien d’une nouveauté. La seule ombre au tableau restait de comprendre pourquoi ça le mettait tellement hors de lui. “Alors quoi, tu comptes vraiment partir maintenant que tu sais que je vais bien ? Si c’est le cas, fais-le maintenant.”
Thomas A. Balhian
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Posté le Jeu 13 Déc - 20:20
"your words in my head, knives in my heart" tholen Tumblr_on70qlXzx91w4k53ko1_400J’avais cette impression, celle qu’un couteau que l’on plantait lentement dans mon coeur pour le ressortir et revenir me poignarder. Et ça ne cessait pas. Il allait bien, je devais partir, il n’avait pas besoin de mon assistance. Alors pourquoi je restais ? Pourquoi je parlais encore et encore ? Il y avait quoi à gagner ? Je n’en savais rien, mais il finit par me hurler dessus en me demandant de me taire et je fis un pas de plus en arrière. Je ne savais plus ce que je faisais ici, je ne savais plus ce que j’attendais, j’étais simplement là à le fixer alors qu’il s’était remit en mouvement. Si j’avais pensé au fait qu’il puisse m’aider, mais… Cette phrase sonnait tellement comme un reproche et si j’étais un peu plus blessé, j’étais incapable de répondre quoi que ce soit. J’avais peur de lui faire mal, de le tuer, peur qu’un jour je me réveille avec des cendres et non l’homme que j’aimais. Mais il ne semblait pas en état de le comprendre et pire encore il pétait un plomb, me laissant là, comme un idiot à le regarder et à chercher à comprendre pourquoi il était si… Brutale ? « Pour la première fois en cinq ans je pense justement aux conséquences pour toi. », articulais-je finalement. J’étais suspendu au milieu du vide et rien ne semblait vouloir me retenir, non, j’allais m’écrouler et il allait m’y précipiter. Je ne pensais plus réellement à moi pour la première fois depuis longtemps et moi aussi j’avais mal de devoir faire ça, mais c’était nécéssaire.

« Tu vas pas bien. », soufflais-je en baissant les yeux et en croisant comme un idiot mes bras contre moi. Les poings serraient contre ma veste, j’eus la désagréable surprise de sentir cette dernière disparaitre pour n’être plus que des cendres. Fermant les yeux, je sentis de nouvelles larmes franchir la barrière de mes yeux. J’avais pas le droit d’être égoïste, je n’avais pas le droit de croire qu’une solution était possible parce qu’à la moindre émotion plus forte je pourrais tout détruire, « J’ai jamais eu envie de partir. Que ce soit ce matin là ou à l’hôpital, j’ai jamais eu envie de m’éloigner de toi. », j’aurais pu vivre enfermé entre quatre murs si il était dedans, mais là, c’était tellement plus compliqué, tellement différent. C’était pas juste une question d’égo, mais une question de vie. Les yeux toujours fermé, je faisais un pas en avant, le premier depuis longtemps, le premier aussi d’une longue série qui me conduit face à lui. Relevant finalement les yeux vers lui, je glissais les doigts de ma main sur la sienne. La quittant, je regardais mes doigts légèrement rosé par le sang qui avait perlé. Sa peau s’était craquelé sous mes doigts et si l’on ne voyait déjà plus la moindre trace, il n’en avait pas moins été blessé. « Comment t’es censé m’aider face à ça ? », demandais-je sincèrement brisé. Comment il devait faire ? Comment il pouvait faire ?

« Même si je m’interdis toujours plus qu’un baiser, qu’une étreinte, je perds pieds contre toi. Même si je trouvais la force de maitriser ça, au premier contact j’oublierais jusqu’à mon existence et je vais te blesser dans le meilleur des cas… », je voulais rester, la preuve en était que que qu’il arrive je m’approchais, même si je savais que c’était la pire des erreurs, « J’ai toujours eu besoin de toi. », simplement là, il ne pouvait pas m’aider. Il ne devait pas se mettre tant en danger juste pour moi et j’avais pas le droit de lui imposer, « Tu m’as rendu plus humain que jamais, tu as fais de ces derniers mois les meilleurs mois de ma vie et je te remercierais jamais assez, simplement, si je tiens vraiment à toi, j’ai pas le droit. », car la mort ne viendrait plus uniquement de dehors, mais aussi de l’intérieur et c’était sans doute le plus grand danger. Je l’aimais et c’était tellement cruel de ne pas en avoir le droit, mais c’était mieux ainsi, mieux comme ça. Je ne gagnerais que des remords, j’avais déjà su briser ma soeur après tout, je ne supporterais pas de lui faire le moindre mal. « Je suis désolé. », murmurais-je en baissant de nouveau les yeux. J’avais le coeur lourd, bien plus lourd qu’en arrivant et j’étais même pas capable de m’éloigner réellement. Je voulais revenir en arrière et passer chaque seconde à graver des souvenir de lui dans ma mémoire et pas ce genre de souvenir comme maintenant. Pas sa colère.   
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Posté le Ven 14 Déc - 0:22
 Il resta planté là, bien sûr. Il n’allait quand même pas leur faciliter la tâche, n’est-ce pas ? Et il continuait, se répétait. Il n’avait jamais voulu partir, il n’avait pas eu le choix, … Il compliquait tout et trouvait des excuses pour se justifier, surtout. Mais aucune ne suffisait à Yerathel. L’occultiste ne comprenait pas grand chose à ce nouveau pouvoir et ne savait certainement pas comment le maîtriser en un claquement de doigts, mais une chose était certaine : prendre la fuite ne servait à rien du tout. L’éternité, c’était très long, trop long. Il n’avait pas la moindre envie de la passer à se torturer, à attendre sans arrêt que Thomas ait des regrets pour lui revenir. Surtout pas si, quelque part dans ce monde, quelqu’un d’autre était fait pour lui et qu’au lieu de trouver cette personne, il perdait son temps à poursuivre un autre. C’était surtout de la mauvaise foi, à cet instant, mais toutes les excuses étaient bonnes pour s’éviter une souffrance plus grande encore quand le temps aurait passé et que les sentiments se seraient installés pour de bon. Hélas, il atteignait ses limites et si Thomas refusait de le laisser tranquille, il ne pourrait bientôt plus le repousser. Mais au lieu de l’aider, le pianiste continuait d’insister. Quand il s’approcha de nouveau, le premier réflexe de Yerathel fut de reculer d’un pas, mais sa fuite fut bloquée par le fauteuil derrière lui. Il n’avait nul part où aller et n’eut d’autre choix que de rester là à observer le jeune homme approcher assez et le toucher enfin. Un instant, son regard se figea sur le visage du musicien, jusqu’à ce qu’il ne commence à sentir la brûlure et que son attention ne se porte sur leurs mains. Il regarda sans comprendre, sans essayer de fuir non plus, hypnotisé par ce qui se passait, par le contact si léger et pourtant terrifiant et le sang qui se frayait un chemin sur sa peau. C’était douloureux, mais pas insurmontable et dès que Thomas retira ses doigts de sa peau, les plaies commencèrent à se refermer à une vitesse étourdissante, ne laissant plus que des tâches de sang sur sa peau comme preuve de la blessure infligée.

Tout c’était passé si vite qu’il n’y avait pas vraiment de quoi s’inquiéter. Mais c’était arrivé quand même. Ce contact fantomatique avait réussi à lui faire du mal. Lentement, ou du moins en avait-il l’impression, Yerathel leva sa main jusqu’à la déployer devant ses yeux. Il remua les doigts quelques secondes et inspecta sa peau avec attention, mais il n’y avait absolument plus rien à voir. Il entendait, vaguement, la voix de Thomas sans distinguer vraiment les mots, trop décontenancé par cette dangereuse nouveauté. “C’est arrivé le jour de l’orage ?” demanda-t-il en laissant sa main retomber dans le vide. Il chercha le jeune homme du regard, mais échoua à le soutenir plus d’une seconde. Il n’avait jamais entendu parler d’un don semblable par le passé et bien sûr, c’était effrayant. Mais il devait bien y avoir un moyen de le contrôler, n’est-ce pas ? Toute magie était manoeuvrable de nature, il ne voyait aucune raison que ce don échappe à toute emprise. “Tu dois forcément pouvoir le contrôler. Il est plus que temps que tu apprennes à maîtriser ta magie, Thomas.” Il n’aurait même pas dû passer tout ce temps sans suivre des cours à ce sujet. Si ses pouvoirs continuaient d’être laissés en roue libre, un drame se produirait tôt ou tard, que Yerathel fasse partie de sa vie ou non.

Sa colère sembla brièvement envolée, jusqu’à ce que ses yeux ne se noient une fois de plus dans ceux du musicien et tout à coup, le brouillard se dissipa et son visage se ferma de nouveau, en même temps que ses lèvres. Il ne serait pas une partie de sa vie, il commençait à le comprendre doucement. En partie parce qu’il n’avait aucune envie de se battre, de prendre un risque. Il l’avait fait et la chute se révélait si douloureuse, après quelques mois seulement… Il croyait encore naïvement pouvoir sauver les meubles, mais pas s’il se laissait faire et manipuler par cet homme. “Tu ne m’as pas répondu,” fit-il remarquer, la voix de nouveau froide et dure, “qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant ? Si ton intention est de disparaître dès que j’aurais le dos tourné, j’aimerais autant le savoir maintenant.” Il eut envie d’ajouter qu’il n’avait pas de temps à perdre pour une cause perdue, mais parvint à se retenir au dernier moment, conscient que ce ne serait qu’un coup gratuit pour blesser Thomas et rien de plus. Il voulait que le jeune homme souffre autant que lui, aussi malsain cela soit-il, mais il n’avait pas besoin de se forcer trop pour percevoir cette douleur encombrant l’air comme de la fumée, épaisse et toxique. “Je ne vais pas te retenir contre ton gré, mais tu ne peux pas me demander de passer le reste de l’éternité à attendre que tu viennes frapper à ma porte pour dix minutes de dispute chaque fois que l’envie te prendra. Tu dois faire un choix et tu dois le faire maintenant. Si tout ce petit discours était une tentative de rompre avec moi, aies au moins la politesse de le faire correctement, tu me dois bien ça.” Après toutes ces années de bons et loyaux services, il méritait bien un message clair, non ? Et un peu de respect, aussi. “Tu n’as pas le droit d’exiger de moi que je compatisse à ta douleur et que je te réconforte quand tu décides d’en finir avec moi sans prendre mon avis en compte.” Il avait toujours été là, pour tout et n’importe quoi, du problème le plus ridicule au plus compliqué. Des années durant, encore et encore, à gérer les groupies, les gueules de bois, les retards et les absences, les douleurs… Et il refusait de devoir encore apaiser Thomas quand le jeune homme venait jusque chez lui pour le quitter. Pas alors qu’il était encore là, prêt à tout pour le sauver à la moindre demande et même pas consulté pour une telle décision.
Thomas A. Balhian
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Posté le Ven 14 Déc - 12:11
"your words in my head, knives in my heart" tholen Tumblr_on70qlXzx91w4k53ko1_400Nolen semblait s'être laissé happé par ce qui venait de se passer et malgré mes mots, il mit une éternité a revenir à lui. Après une contemplation terriblement longue de sa main et de ce qui en résulté de l'usage de mon don, il finit par demander si c'était arrivé le jour de l'orage. Hochant la tête pour lui confirmer ce fait, je n'avais aucune idée de comment justifier ça, si ce n'est peut-être la présence de l'archiviste à mes côtés lorsque tout avait commencé. On pouvait prendre le don de quelqu'un ? Je n'avais tellement pas de connaissance sur la magie et ces mécaniques que je ne savais même pas si c'était normal. Je savais simplement que c'était arrivé là, avec lui. Et puis il parla de contrôler ce pouvoir, comme le reste de ma magie et presque aussitôt la peur remonta dans ma gorge. Pas la peur de lui, mais la peur d'utiliser tout ça. On ne m'apprenait jamais à la contrôler, on m'apprenait uniquement à la déchaîner, à en user, pas à l'étouffer. C'était pareil pour tout et mon précédent don n'avait fait que se calmer, il n'avait jamais été sous contrôle, jamais. J'étais pas sûr d'y arriver, j'étais pas sûr de savoir le faire et la simple idée de devoir en faire usage pour une quelconque raison me terrifié. Heureusement, ou pas, Nolen sembla se reprendre assez vite et avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit sur ma faiblesse, il attaqua à nouveau. Il voulait des réponses. Il voulait connaitre mes intentions, il ne voulait pas être poignardé dans le dos. Il ne voulait rien m'imposer, mais il ne voulait pas devoir m'attendre moi ou un de mes caprices. Le mot rompre me fit d'ailleurs bien plus de mal que je ne l'aurais pensée, car je ne voulais rien de tout ça, c'était la le coeur du problème et il se refusait à m'aider.

Il ne voulait pas compatir car de toute évidence il n'avait pas conscience de ce que cela impliquerait. Si je devais écouter une seule et unique chose, ça serait mon coeur, mais... Il le voulait lui et moi je ne voulais pas le blesser. Je ne pouvais pas le faire. « Je... Je veux pas partir, c'est juste que... », quel était son avis sur ça ? Sur cette situation, sur ce pouvoir ? Qu'est-ce qu'il pensait possible ? Qu'est-ce qu'il pensait faisable ? Je savais pas moi, je voyais juste une montagne de raison de fuir et pourtant une raison évidente de rester. « Quel est ton avis ? », demandais-je en reculant de quelques pas, conscient que je ne pouvais pas rester éternellement près de lui sans souffrir à mon tour. J'allais même jusqu'à me payer le luxe de m'asseoir sur le canapé ou il était un peu plus tôt, les mains bien évidemment en évidence et loin de tout ce qu'elles pourraient détruire. « Je veux pas disparaître, je veux pas passer la moindre journée sans te voir même une seconde. Je te veux toi. », murmurais-je les yeux baissé vers le sol qui semblait se dérober sous mes pieds. « Seulement ce que je veux moi c'est pas la bonne chose. ». Relevant les yeux vers lui, j'essayais de ressemblant le peu de courage que j'avais encore pour affronter la vérité. Pour lui faire face réellement sans fuir. « On m’entraîne Nolen, depuis plus d'un an on m’entraîne a être un soldat, on pousse mes pouvoirs le plus loin possible, on m’entraîne pas à les contenir. », je ne devais pas comprendre, juste déchaîner ma puissance. « Je suis resté sur ce toit toute la journée et je l'ai vu déchaîner plus de puissance que je n'en avais jamais vu. J'étais là uniquement pour le protéger et si je fuyais... On m’entraîne pas a être inoffensif... J'ai passé quatre jours à désintégrer tout ce qu'on me donnait, objet ou... On m'a jamais apprit à contrôler quoi que ce soit, juste a utiliser et toi tu... », j'avais détourné les yeux un instant avant de me forcer à le regarder à nouveau. « J'ai déjà tué des humains Nolen. J'ai réellement du sang sur les mains et là, quand je suis revenu en sachant faire ça... La première question était de savoir à quel point je pouvais endommager un être vivant. Je suis un soldat. », mes bras tremblaient à mesure que l'angoisse m'étouffait avec la peur. La douleur me semblait si ridicule à présent.

Serrant les poings, je faisais tous pour ne rien toucher, quitte à faire céder mes phalanges, « Je veux sincèrement croire en toi Nolen. Depuis des mois je crois en toi. J'ai même commencé à croire que grâce à toi je pourrais passer du temps avec Anya. Et là, j'ai très sincèrement envie de croire en toi encore une fois. J'ai envie de me dire que c'est ok car tu es là, car avec toi il n'y aura jamais rien de grave, mais là... », mes jambes commençaient à battre nerveusement le sol, les larmes se succédant de nouveau au bord de mes yeux, « En sachant la vérité est-ce que tu crois que c'est possible ? Est-ce que tu crois qu'on pourrait y arriver sans que toi tu meu... Je veux juste pas te tuer, je veux pas te tuer. », détournant finalement les yeux, la réponse était bien plus douloureuse que je ne l'aurais cru, tout comme parler finalement. Mon cœur et ma gorge étaient tellement serrés que j'avais l'impression de suffoquer, pourtant je devais continuer car je ne pouvais tout simplement pas partir. C'était stupide, mais non, Nolen n'était pas acquis, non Nolen ne serait pas toujours là et non je ne pourrais pas revenir. J'avais juste pas le droit à l'erreur et partir en serait une, comme rester. « Ma réponse elle est là. Je veux pas partir, je ne veux pas disparaître, mais si tu penses qu'on peut pas le faire à deux alors oui je partirais. », j'avais besoin de savoir ce qu'il faisait lui. Savoir ce fameux avis en fait. Un avis qui n'aurait pas pu être complet sans tout savoir. J'avais l'impression de me tirer dans le pieds, mais il n'y avait pas de bonne solution. Pourquoi je ne partais pas ? Pourquoi j'étais un crétin ? 
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Posté le Sam 15 Déc - 17:34
 Dans un coin de son crâne, Yerathel savait pertinement qu’il aurait dû se concentrer sur cet étrange pouvoir qui venait d’apparaître et qui représentait un véritable danger, mais il n’y arrivait tout simplement pas. Ça lui était complètement égal, à vrai dire. Qu’importe si Thomas réduisait tout son appartement en cendres et lui avec, peut-être. La seule chose importante, la seule préoccupation qu’il conservait était de savoir s’il devrait dire adieu au jeune homme aujourd’hui et si c’était le cas, ce serait définitif il s’en faisait la promesse. Mais rien n’allait comme il le voulait, même en mettant Thomas au pied du mur, ils restaient bloqués au même point et cela commençait à l’agacer sérieusement. Il ne dit rien, pourtant, et laissa le jeune homme continuer de les torturer tous les deux en affichant rien d’autre que son air agacé. Si Thomas ne voulait pas partir, alors pourquoi s’entêtait-il comme ça ? Pour Yerathel, il ne faisait que compliquer les choses pour rien. Mais bien sûr, ça n’était pas rien. Ce pouvoir risquait de le tuer et même s’il voulait croire qu’il pourrait aider Thomas à le contrôler… Il n’avait aucune preuve que ce soit possible, aucune preuve que ça fonctionnerait. Tout à coup, au-delà de la colère, l’abattement s’installa et un long soupir las échappa à l’occultiste. Il observa Thomas, assis sur son canapé, son air désespéré et suppliant, en essayant d’ignorer la douleur dans sa poitrine.

C’était absolument impossible. Désormais que la colère s’effaçait, tout le reste revenait sur le devant de la scène et surtout, ce don détestable d’empathie permettait à Yerathel d’être une fois de plus submergé par la souffrance d’un autre. Tout sa vie, il s’était battu contre cette terrible douleur. Il ne connaissait rien de pire au monde qu’être sans arrêt accablé par les souffrances de tout le monde, d’être conscient à chaque seconde de la misère du monde entier. Il luttait pour contrôler sa réponse, émotionnelle ou non, jour après jour. Mais les émotions de Thomas… Comment pouvait-on rester insensible à la douleur de quelqu’un qu’on aimait ? Il n’y arrivait jamais et aujourd’hui, alors qu’il se sentait déjà surmené par ses propres émotions, il n’avait aucune chance. Quand le jeune homme cessa de parler, il ne répondit pourtant pas tout de suite. Même s’il rêvait de se jeter sur le musicien pour le serrer dans ses bras et déverser toute sa magie pour l’apaiser, il refusait de se laisser faire. Déjà car le moindre contact risquait de le faire tuer, mais aussi parce que s’il abandonnait maintenant… Il ne pourrait jamais survivre à une éternité aux côtés de Thomas. De toutes ses forces, il se concentra donc sur lui-même et rien d’autre. Ses sentiments comptaient aussi, ses désirs, ses peurs. Il avait le droit d’exister aussi et il fallait qu’il s’en souvienne. Paupières closes, coeur au bord des lèvres, il se força à faire quelques exercices de respiration pour rejeter la douleur de Thomas aussi loin que possible.

Quand il rouvrit les yeux, un peu calmé mais jamais assez, il s’approcha du jeune homme et s’installa à l’autre bout du canapé sans oser le regarder. “Tu es le seul à te mettre des barrières, Thomas.” souffla-t-il en crispant ses poings sur ses genoux. “Ces gens peuvent te dire ce que tu dois faire, mais c’est ta seule responsabilité de décider de qui tu es et de comment tu veux y réagir. Personne d’autre que toi ne te force à te torturer sans arrêt.” Il essayait sincèrement de rester calme, au point que son ton pouvait sembler détaché voire même assez inapproprié à la situation, mais il n’arrivait pas à faire mieux. “Je ne suis peut-être pas le mieux informé au monde et le plus apte à t’aider, mais je suis là et crois-moi, tu n’as aucune idée de la difficulté que c’est de vivre avec mes dons. Je ne risque pas de tuer les gens que j’aime, contrairement à toi, mais je t’assure que c’est horrible de vivre avec mes pouvoirs et pourtant, j’ai toujours réussi à m’en sortir et j’ai appris des choses, au cours de ma longue vie. Des choses que je peux t’enseigner si tu le désires. Même si ça implique qu’on ne doive plus se toucher pendant quelques temps ou pour toujours, ça m’est égal, je le ferais quand même.” Pour la première fois depuis de longues minutes, l’occultiste se sentit assez tranquille pour oser se tourner un peu vers le jeune homme et poser ses yeux sur lui. “Je tiens vraiment à toi, Thomas. Je…” Il ferma les yeux le temps d’une inspiration. Les mots avaient été dit, mais il ne se sentait pas prêt à les retourner. Pas aujourd’hui, pas dans cette configuration. “Il n’y a personne qui soit plus important que toi dans ma vie actuellement. Et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t’aider, que ce soit en t’apprenant à contrôler ta magie ou en trouvant quelqu’un en mesure de t’apaiser, mais j’ai besoin que tu me rendes la politesse de temps en temps.”

Doucement, il bougea encore un peu jusqu’à s’asseoir en tailleur sur le canapé et faire pleinement face au jeune homme. Ils avaient discuté une fois, vaguement, des dons de l’occultiste, mais jamais assez au point qu’il n’était même pas sûr que Thomas sache ce qu’il pouvait faire. Il savait pour la capacité de Yerathel à apaiser ses souffrances, physiques ou morales, mais pas pour l’empathie constante et ce que c’était que de la supporter. Il ne se sentait pas spécialement enclin à se confier sur ce sujet à cet instant, mais il força quand même quelques mots suffisamment vagues pour que ça n’implique pas forcément ses capacités magiques. “Tu n’as pas idée de l’horreur que c’est de te voir te faire du mal sans arrêt et tu ne me fais jamais confiance alors que j’ai les moyens de t’aider à aller mieux.” Il détourna les yeux rapidement après ces quelques mots, quand il réalisa à quel point ce serait horrible de passer l’éternité aux côtés de Thomas si l’Altéré ne faisait pas un effort. Toute une vie, interminable peut-être, à supporter sa peine aussi aisément que si elle lui appartenait réellement… Il n’avait jamais pensé à ça avant, mais ce soir, il n’arrivait plus à penser à autre chose. Peut-être qu’en rester là n’était peut-être pas une si mauvaise idée, finalement. Et pourtant, malgré la certitude d’une éternité de souffrance, Yerathel se surprit à poser une main sur le canapé et à la glisser doucement dans la direction du jeune homme, dans un désir très clair de le toucher, mais incapable d’aller jusque là. “Reste avec moi.” demanda-t-il à voix basse. “On trouvera une solution, j’en suis sûr.”
Thomas A. Balhian
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Posté le Sam 15 Déc - 22:13
"your words in my head, knives in my heart" tholen Tumblr_on70qlXzx91w4k53ko1_400C’était une connerie, une connerie énorme que j’étais entrain de faire. Je savais que ce n’était pas la bonne solution si je restais et pourtant, je n’avais plus du tout envie de partir. Je voulais rester et me dire qu’il y aurait réellement une solution. Je voulais y croire. Pourtant, les premiers mots de Nolen ne furent pas réellement encourageant, au contraire, il était détaché et mettait le doigt sur quelque chose qui me semblait pourtant difficilement détournable. Décider seul comment je voulais réagir. J’étais tellement perdu dans cet univers que je n’avais jamais cherché à réellement m’en sortir. J’avais trouvé une personne et même si je réprouvais tout ce qu’elle me faisait faire, je n’étais pas entièrement seul et… Et j’avais tout simplement abandonné le combat avant même qu’il ne commence. Il continuait à parler, s’expriment plus qu’il ne l’avait jamais fait jusqu’à présent dans cette conversation. Il expliquait que lui aussi avait à porter sa croix et qu’il avait appris des choses qu’il pouvait m’apprendre si je le voulais. Et il acceptait l’idée qu’on ne doivent plus se toucher pour un temps, comme pour toujours. Il acceptait, quoi que cela engage, il acceptait et ceux car il tenait à moi. Mon coeur se serra un peu plus, la chaleur revenant malgré cette phrase interrompu. Si il s’était assis sur le canapé avant de parler, il avait semblé froid, plus loin encore de moi, mais c’était à présent une chose oublié. Il tenait à moi, j’étais le plus important dans sa vie et il ferait tout pour m’aider. Même si c’était une énorme connerie, à mesure qu’il parlait un noeud se dénouait dans mon ventre, dans ma gorge et ce même si il demandait à présent un véritable échange. Du moins c’était ce que je comprenais.

Il me fit alors entièrement face, me faisant ainsi réaliser que je le fixais depuis ses premiers mots sans même le quitter du regard. Je n’avais en effet pas idée de l’horreur que je pouvais représenter, ni du mal que mes craintes pouvait faire. J’avais toujours été ainsi, refusant sans doute que l’on m’approche de trop et ce depuis que j’étais petit. Pourtant de toutes les rencontres que j’avais fait, c’était bien lui qui m’avait toujours inspiré le plus confiance, même au début, même sans savoir. Je n’avais pas besoin d’avoir le moindre don pour le blesser et l’épuiser. Je lui faisais bien plus de mal involontairement. Baissant les yeux, je fixais la surface du canapé alors même que j’essayais très sincèrement de me reprendre, de m’arrêter sur ces sentiments plus appréciable qu’il avait su faire naitre avec des mots et malgré les conditions. C’était compliqué, bien plus que je ne l’aurais cru, mais c’était un effort que je devais fournir. Ses doigts finirent par arriver sous mes yeux et avec eux la réalisation de cette distance qui demeurait malgré le rapprochement. Relevant les yeux sur lui, je l’écoutais me demander de rester avec lui, assurant que l’on trouverait une solution. Je voulais trouver une solution, après tout il avait su grandir et apprendre seul ? Et si j’apprenais à me maitriser, je ne serais plus un réel danger ? J’étais très surement un utopiste, mais j’avais envie de croire qu’une solution était possible simplement car il le voulait. Soufflant avec un certain contrôle je tentais un sourire qui mourut presque aussitôt. « Je reste. », déclarais-je dans un premier temps, « Et de ce que je sais c’est uniquement mes mains qui font tout ça, tu peux me toucher sans te blesser normalement. », tout comme cela ne posait soucis que quand j’étais éveillé. C’était sans doute rien, mais c’était un bon début. « Tu vas devoir mettre en sécurité tout ce qui a de la valeur parce que même si j’essaie de toucher à rien, j’ai genre encore trop de réflexe et j’ai pas envie d’anéantir des souvenirs ou une veste super cher. », même si les intonations n’y étaient pas au moins j’essayais un peu d’humour.

J’étais encore tendu et ce n’était pas évident de lutter contre ça. Au moins la douleur semblait vouloir se dissiper, à défaut de ne plus culpabiliser toute fois. Je prenais sur moi, j’avançais petit à petit en me convaincant que je pourrais y arriver, non, que nous pourrions y arriver. « Ça a pas l’air évident à des millions de niveaux Nolen, mais je te fais confiance, c’est plus à moi que je ne le fais pas. ». Maitriser ça, et chercher à faire le bien, c’était à ça que je devrais me consacrer, ça et lui, car je n’étais de toute évidence pas le seul à subir ici et lui devait me subir moi. « Finalement je vais vraiment arrêter de te mettre la pression. », ajoutais-je pour faire descendre d’un cran celle que je ressentais. Il était évident à présent que même si je m’étais fait à l’idée et que je prenais énormément sur moi pour ne pas lui mettre la pression justement, je n’allais sans doute plus jamais aborder les choses de la même façon. Soupirant donc, je me laissais finalement reposer contre le dossier de canapé, mains toujours dans le vide, mais plus serré à m’en faire blanchir les articulations. On allait y arriver, je devais faire plus que m’en convaincre, je devais en avoir la certitude. 
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Posté le Mar 18 Déc - 1:12
Le souffle de l’occultiste se bloqua quelque part dans sa gorge tandis qu’il patientait, attendait sa sentence. Il savait, quelque part, qu’il commettait une grossière erreur en acceptant de s’engager à vie entière à devoir supporter le désespoir d’un autre, mais pour l’instant c’était au-delà de ses forces d’en avoir quelque chose à faire. Il voulait seulement essayer. Mais une fois encore, il craignait de faire une bêtise, car aussitôt qu’il formula à voix haute sa requête, le pianiste baissa les yeux. Il prenait la fuite, encore. De toutes ses forces, Yerathel ignora la douleur dans sa poitrine à cette réaction. Voilà précisément pourquoi depuis plusieurs décennies, il évitait l’amour comme la peste. Un coeur brisé mettait plus de temps à guérir pour lui qu’une plaie ouverte. Et il n’avait aucune envie de supporter cela à nouveau, pas après le mal qu’il avait eu à se remettre de sa dernière peine de coeur. Il baissa les yeux à son tour et ouvrit la bouche, cherchant des mots, n’importe lesquels, pour soulager Thomas de la responsabilité de lui dire non. Comme une dernière preuve de son affection, il le libérerait de ce poids et chacun pourrait reprendre sa vie sans plus jamais se croiser. Mais aucun mot ne parvint à traverser le barrage de sa gorge nouée. Et avant qu’il en ait l’occasion, le jeune homme parla, accepta de rester. Le coeur de Yerahtel fit un violent bond dans sa poitrine. Il releva immédiatement les yeux, mais échoua à sourire. Il échoua même à croire que ce soit réel, que Thomas accepte enfin. Une prudence exagérée, sans doute, mais vitale pour le moment.

Les mots qui suivirent le laissèrent décontenancé. Il secoua la tête. “Je me fiche de toutes ces choses.” souffla-t-il sans grand enthousiasme. C’était le cas, pourtant. Même s’il possédait certains de ses trésors depuis des siècles, que certaines pièces dans sa collection valaient des milliers de dollars, ça ne restait que des objets. Il se fichait même un peu de sa vie, à vrai dire. Mais était-ce réellement surprenant après avoir vécu plus de deux millénaires ? On finissait par se sentir seul, par perdre si souvent, jusqu’à ce que la douleur soit parfois si forte que perdre le plus important ressemblait davantage à une libération qu’à un autre drame. Il ne dit rien de tout cela, pourtant. Il se forçait toujours à positiver, même dans les pires moments de sa trop longue vie et ça n’était pas pour rien. Jamais personne ne devait connaître la triste réalité, voir sous le maquillage et encore Thomas, encore moins maintenant. Ses doigts tremblèrent sur le canapé. Il voulait approcher et continuait pourtant d’hésiter. Un sourire faux et insignifiant passa brièvement sur ses lèvres, mais l’humour du jeune homme n’arrivait pas à l’atteindre. “Je t’en veux toujours.” souffla-t-il alors qu’il osait enfin s’approcher encore un peu. Il s’arrêta quand il fut assez près de Thomas pour sentir sa chaleur, ne le touchant toujours pas vraiment. “Mais je suis heureux que tu acceptes de rester.”

Ça n’était même pas tellement contre le pianiste qu’il était en colère, seulement… Ces derniers jours réveillaient trop de choses, trop de sentiments enfouis si profondément qu’il ne savait plus comment les affronter. Lentement, il leva une main et posa ses doigts sur le visage du jeune homme, effleurant délicatement sa peau, effrayé sans oser l’admettre, que son propre corps se consume sous ce simple contact. Il inspira profondément quand ses doigts retracèrent la mâchoire du jeune homme avec la légèreté d’une plume. Mais il n’y avait toujours aucune trace de douleur, aucun signe de danger. Aussi, il finit par s’approcher encore un peu, jusqu’à pouvoir effleurer les lèvres de Thomas des siennes, dans un baiser fantomatique qui ne dura pas plus d’un battement de coeur. La seconde suivante, il laissait son front reposer contre celui du jeune homme et inspirait de nouveau jusqu’à ce que ses poumons ne puissent plus le supporter. “Tu devrais rentrer chez toi, maintenant.” souffla-t-il, les yeux fermés et sans faire le moindre geste pour s’éloigner. C’était à la fois troublant et frustrant, de sentir le souffle de l’homme contre sa peau et d’avoir l’impression douloureuse qu’il n’aurait plus jamais droit à un contact plus appuyé que ça. “J’ai besoin de quelques jours pour… réfléchir à tout ça. Je viendrai te voir quand j’en saurais plus, pour qu’on s’occupe de ton problème.” Après avoir fait toute cette comédie pour obliger le musicien à rester, c’était presque risible de le renvoyer comme ça, mais que pouvaient-ils faire d’autre ? Il n’était pas question que Thomas passe la nuit ici et ne risque de le blesser ou de détruire son appartement tout entier par accident. Et il fallait vraiment du temps à Yerathel pour réfléchir et se calmer, après cette conversation infernale.
Thomas A. Balhian
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Posté le Mar 18 Déc - 9:40
"your words in my head, knives in my heart" tholen Tumblr_on70qlXzx91w4k53ko1_400C'était sans doute des détails aux yeux de tous, mais détruire ce qu'il avait tant d'années à réunir n'était pas dans mes plans. J'avais besoin de savoir que je ne détruirais pas tout, mais lui s'en fichait. C'était réel ou simplement en réponse à mes craintes sans doutes stupide ? Je n'en savais rien, tout ce que je savais c'était qu'il fallait que je sorte de cette spirale infernale pour lui et ce même si ça impliqué une piètre tentative d'humour. Tentative vaine qui échoua sans surprise alors que l'homme avouait toujours m'en vouloir. Ne pas me laisser déborder par mes émotions semblait alors impossible, la culpabilité, la douleur et la peur m'envahirent presque aussitôt, mais j'essayais, juste j'essayais. Il s'approcha alors, mon coeur s'emballant de lui même à mesure qu'il brisait la distance, à mesure qu'il réduisait l'espace nous séparant. Il demeurait heureux que j'accepte, pour ma part, j'avais toujours cette impression de foncer droit dans le mur, mais je ne pouvais pas le dire, parce qu'on devait essayer, on devait juste essayer. « Pardon. », murmurais-je alors qu'il finissait par s'approcher assez pour pouvoir me toucher, ce qu'il fit d'ailleurs. Mon souffles cessa dès lors, mon corps se tendant par peur que finalement ce contact ne le brûle. Mais rien, il savait me toucher sans disparaître. Cette découvert, ou tout du moins cette assurance que je n'avais pas fantasmé les autres contact, apporta un peu de chaleur dans mon coeur jusqu'à ce qu'il ne le brise. Je ne pouvais pas le toucher et c'était sans doute la pire des tortures

Ses lèvres s'étaient faites si proche que j'aurais pu mourir contre elles, ce qui fut sans doute le cas quand après de longues seconde il me demanda de partir. C'était un teste ? Un piège ? Mon coeur se serra un peu plus alors que ma voix s'échappait brièvement brisé, « Mais tu... », je ne sus en dire plus toutefois qu'il réclamait déjà quelques jours de plus pour réfléchir à tout ça. Il avait besoin de temps. Ce n'était donc pas si évident pour lui d'accepter tout ce qui se passait. Je ne m'étais pas fait d'illusion, enfin pas vraiment, mais l'entendre me mettre dehors était bien plus douloureux que ce que je n'aurais cru et le pire dans l'histoire, c'était que je ne devais pas me laisser envahir sinon ça serait pire pour lui non ? Fermant les yeux, j'appuyais le contact alors que mes mains demeuraient le plus loin possible de lui, j'avais juste besoin de ça, d'un contact sans souffrance. Retourner chez moi et voir mon appartement dévaster ne serait qu'une prison de plus ou je devrais attendre. Une prison sans lui. Durant un instant, j'avais même pensée qu'il m'avait demandé de partir par simple désir de me retourner ses souffrances, mais le fait est que je doutais au plus profond de moi que Nolen puisse être ainsi. Moi j'aurais pu, mais il n'était pas moi. « Si c'est ce que tu veux... » soufflais-je la gorge nouée. Je suppose qu'il était tant que j'apprenne la patience non ? Temps que j'apprenne ce qui pouvait se produire lorsque l'un était contraint de subir les désirs de l'autre. Clairement Nolen avait davantage ses raisons que moi, mais il n'en restait pas moins que j'allais devoir rester et ne pas fuir en restant chez moi. J'allais devoir comprendre que Nolen reviendrait et qu'il saurait vraiment être là.

Sans doute n'aurais-je pas du faire ça, sans doute aurais-je du en rester là et l'attendre sagement, mais il était si près et mon coeur si fébrile que lorsque mon visage s'approchant légèrement, mon sang se mit à battre douloureusement dans mes veines. Mes lèvres finirent par enfin retrouver les siennes après ce qui m'avait semblé une éternité et qui n'était pourtant même pas une semaine. Sans doute n'aurais-je pas du, et lutter contre l'envie que j'avais de refermer mes mains sur lui était bien plus épuisante que je ne l'aurais cru, mais je ne pouvais pas me laisser porter. Je pouvais juste laisser mes lèvres parler pour moi, lui dire tout ce que je ne saurais jamais dire et qui me brisait plus que je ne l'aurais cru. J'avais juste besoin de lui. Juste besoin de sentir l'air me manquer contre ses lèvres. Aussi égoïste que cela pouvait-être c'était la seule chose qui me rassurait sur la suite des événements. Savoir que malgré l'interdit, malgré les dégâts que je pourrais faire, j'avais la force nécessaire pour l'aimer encore un peu. A bout de souffle, je finis par lui rendre sa liberté, la douleur reprenant un peu plus sa place alors que l'espace d'un baiser, seul mon envie de l'étreindre l'avait assombrit. Il avait toujours les mêmes effets sur moi.

« Je... Je vais y aller et je t'attendrais. », sans doute n'allais-je pas beaucoup bouger ces prochains jours, l'espoir qu'il vienne et le fait de ne plus être joignable jouant déjà dans la balance. Je ne quitterais pas les lieux, quelque soit le temps qu'il prendrait. Peut-être aurais-je l'occasion de travailler sur moi pour ne plus être aussi compliqué à vivre, mais j'avais quelques doutes franchement. Rester et ne pas fuir serait déjà un miracle, se nourrir aussi pourrait l'être. « Je resterais, je partirais pas de chez moi. Je te le promets. », même si je craignais d'être à un moment consumé par la peur, je ne fuirais pas. Non, je devais rester, car si je ne pouvais pas le faire ici, je le ferais chez moi à l'attendre. Oui, c'était le minimum que je puisse faire pour lui. Je resterais. M'éloignant finalement je m'offris quelques secondes à le regarder, à profiter de lui avant que je ne sois vraiment obligé de partir. Je n'en avais pas envie, mais il en avait besoin. « N'essaies pas de m'appeler, je n'ai plus de téléphone et... », ce point là était sans doute le plus important, « Je suis peut-être le seul au monde à t'avoir reconnu, mais fais attention à toi. », qu'il ne prenne aucun risque qui pourrait me priver de lui. Je devais partir à présent, même si le cœur n'y était pas, je devais m'éloigner de lui. Je devais rentrer chez moi et rationaliser le fait que j'avais raison de ne pas le rejeter. J'avais raison de le garder à mes côtés. Je me reculais donc lentement finissant par me remettre debout alors que le froid de son absence commençait déjà à s'abattre sur moi. J'y arriverais, tout finirait par rentrer dans l'ordre, je devais juste respecter ses désirs. Sauf que là, bien évidemment, la porte de son appartement me semblait bien plus loin et douloureuse à passer. Mais je devais le faire.
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Posté le Jeu 20 Déc - 15:23
La colère avait mis les voiles pour de bon, mais ça ne soulageait pas Yerathel le moins du monde. Toute l’énergie qu’il mettait à repousser les émotions de Thomas l’épuisait au point qu’il trouve miraculeux de pouvoir encore ouvrir les yeux. Et c’était sans compter sur l’improbable frustration à se tenir si proche du jeune homme sans qu’ils ne puissent prendre le risque de se toucher. Le problème ne venait que des mains du pianiste, certes, mais le moindre contact faisait craindre à l’Occultiste qu’il oublie brièvement cette nouvelle capacité et n’ose tout à coup poser les doigts où il ne fallait pas. Alors quand bien même Yerathel s’était battu jusqu’à convaincre l’homme de rester auprès de lui, il se retrouva bien vite à le congédier. L’important restait que Thomas lui avait donné sa parole : il resterait. Il serait donc là lorsque Yerathel aurait retrouvé son calme et sa capacité à se trouver dans la même pièce sans devenir fou de douleur. Il supportait déjà à peine celle qui traversa le coeur de Thomas à sa demande de le laisser tranquille et eut tout juste le courage de hocher la tête quand le jeune homme consentit à partir si c’était réellement ce qu’il voulait. Que ce soit un désir sincère ou non, il le fallait. Et il ferait de son mieux pour se tenir loin aussi longtemps que possible, le temps qu’il faudrait pour récupérer ses forces et réunir des informations pour aider le jeune homme efficacement. Il craignait un peu que ce dernier ne sache pas patienter autant que nécessaire, mais ce serait un problème pour plus tard, que Yerathel affronterait en temps voulu, si ce moment venait à se présenter.

Après cette confirmation, le thaïlandais retint son souffle, attendant patiemment d’être libéré et, avec un peu de chance, que le calme ne revienne dès que Thomas aurait déserté. Il n’aurait plus de porte, mais ça lui était bien égal du moment qu’il parvenait de nouveau à respirer sans que la brûlure des larmes qu’il tentait de retenir ne vienne agresser ses yeux. Il y eut bel et bien un mouvement, mais loin de les éloigner l’un de l’autre, celui-ci ne fit que les rapprocher tandis que Thomas initiait un nouveau baiser, bien moins hésitant que le précédent. Un instant, Yerathel se figea, mais il n’avait pas la force ni même l’envie de lutter réellement. Et avant qu’il ne se rende compte de ce qu’il faisait, sa main retenait fermement le visage de Thomas contre le sien et ses lèvres répondaient à celles du musicien avec une ferveur plus éreintante encore. C’était presque ridicule, presque amusant, mais surtout affligeant. Depuis si longtemps, il se passait à merveille des contacts physiques ou parvenait, du moins, à ignorer le manque et à vivre avec sans aucun problème. Et aujourd’hui précisément, alors que sa propre vie était en jeu, il ne supportait plus l’idée de cette distance quasi inexistante entre eux. Un désir depuis longtemps endormi se réveillait brusquement. De seulement sentir le poids rassurant de bras autour de lui, capable de contenir toutes les horreurs à l’intérieur. D’une présence apaisante et palpable. Du désir étrange et fantasmagorique de pouvoir se rapprocher tellement de l’autre, de s’y accrocher si fort que deux corps ne devenaient plus qu’un. Cet espoir d’ores et déjà déçu amplifia et s’intensifia jusqu’à devenir presque insoutenable, jusqu’à ce que Thomas ne s’éloigne trop brusquement au goût de l’occultiste. Il le laissa à bout de souffle, désemparé.

Rapidement, de nouvelles paroles réussirent à traverser la brume engourdissante qui enveloppait l’occultiste. Elles ressemblaient toutes à la même chose : une tentative désespérée et douloureuse de voler quelques secondes de plus au temps. Mais chaque seconde était une aiguille que Thomas enfonçait dans la peau de l’occultiste et la piqûre chaque fois un peu plus agonisante. Il hocha la tête à plusieurs reprises, dans un effort surhumain de faire savoir au pianiste qu’il l’entendait, que tout irait bien, pour lui, pour eux. “Je serais là bientôt, dans quelques jours tout au plus.” confirma-t-il quand, enfin, le jeune homme fut assez loin pour lui offrir le soulagement d’une bouffée d’air. Il n’en dit pas plus et se força même à ne pas regarder le musicien sortir et lui échapper, constatant simplement la distance de plus en plus forte à la manière dont la pression disparaissait autour de son coeur accablé.
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